Le groupe canadien Kinross Gold Corporation va débuter la première phase de l’extension de la mine de Tasiast avec une enveloppe d’investissement estimée à 300 millions de dollars. Ce projet vise à augmenter la production d’or et à réduire les coûts, a annoncé le groupe dans un communiqué de presse publié le 30 mars.
Reporté sine die en février 2015, le projet d’extension de la mine de Tasiast en Mauritanie verra finalement le jour. Kinross Gold Corporation — société mère de la Tasiast Mauritanie Limited SA (TMLSA) — a en effet annoncé mercredi 30 novembre le lancement de la première phase du projet. L’extension pourrait porter la capacité de traitement de roches à 12 000 tonnes par jour, contre 8000 actuellement.
La mine a produit 260 045 onces d’or en 2014, contre 247 818 en 2013. Avec l’extension, cette production pourrait atteindre 409 000 onces en 2018.
Pour atteindre cet objectif, le groupe estime l’investissement nécessaire à 300 millions de dollars environ. Ce montant servira à l’installation d’équipements supplémentaires de concassage et de broyage dans la mine, ainsi qu’à la réalisation des travaux de construction. Cette première phase « devrait atteindre sa pleine capacité de production au cours du premier trimestre 2018 », précise le communiqué diffusé par le groupe minier.
Une réduction des coûts indispensable
Avec cet investissement, Kinross confirme le potentiel de la mine de Tasiast qu’il aracheté en 2010 à Red Black Mining pour un montant d’environ 7 milliards de dollars. Néanmoins, le groupe réaffirme sa volonté de réduire les coûts de production pour préserver la rentabilité du site : « Avec les prix de l’or actuels qui demeurent instables, les réductions de coûts sont d’autant plus nécessaires que Tasiast demeure la mine ayant les coûts de production les plus élevés parmi toutes les opérations de Kinross », indique le groupe.
La mine a généré un résultat négatif en 2014, avec une perte opérationnelle de 571,4 millions de dollars, certes moins importantes que les deux exercices précédentes où les pertes avaient plongé (1,57 milliard de dollars fin 2013 et 3,46 milliards fin 2012).
Dans l’optique de réduction des coûts, sa filiale mauritanienne TMLSA poursuivra sa politique de rigueur. Elle négocie actuellement une nouvelle convention collective avec les délégués du personnel pour « aligner les conditions d’emploi avec les réalités du marché et les capacités financières et opérationnelles de la mine. La société espère que les délégués sauront comprendre la nécessité des mesures à prendre et qu’ils soutiendront de bonne foi la société dans ses efforts pour garantir la viabilité de la mine sur le long terme », poursuit le groupe.
Une deuxième extension possible
Pour augmenter davantage sa production et atteindre une capacité de 30 000 tonnes par jour, Kinross pourrait envisager une deuxième phase d’extension. L’investissement nécessaire serait alors de 620 millions de dollars. Toutefois, cette décision ne sera prise qu’à la fin de l’année 2017.
En 2014, Kinross a réalisé un chiffre d’affaires de 3,46 milliards de dollars, contre 3,78 milliards fin 2013. Sur le continent, il est également actif dans la mine de Chirano au Ghana. Ses opérations en Afrique de l’Ouest représente 14% de sa production d’or dans le monde.
Avec Jeune Afrique.