Des franchises ouvriront la semaine prochaine dans la banlieue de Tunis, puis en août à Malabo et Bata en Guinée équatoriale. Au Maroc, une première implantation au Morocco Mall de Casablanca est prévu pour août, et une deuxième est en voie d’aboutir. Cap ensuite sur la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Sénégal.
Tati, la marque « vichy rose et blanc », ouvrira une première franchise en Tunisie sous huit jours. L’ouverture d’un premier magasin de 2 000 mètres carrés, où seront proposés 12 000 références de produits de mode, beauté, mariage et maison, interviendra la semaine prochaine, « mercredi ou jeudi », a indiqué à Jeune Afrique, Pierre Havransart, le responsable du développement l’international de l’enseigne de distribution française Tati.
Un magasin « nouveau concept, plus moderne et chic », sur le modèle de ceux développés par l’enseigne « popu » depuis 2013, en rupture avec les bacs de fouille des trottoirs du quartier de Barbès, à Paris, qui avaient fait la notoriété de la chaîne fondée en 1948 par le Tunisien Jules Ouaki et reprise en 2004, après un dépôt de bilan, par le groupe de textile Eram.
À Alger, des ventes supérieures aux magasins français
En Tunisie, l’implantation est le fruit d’un contrat de franchise conclu avec une société peu connue : El Hebri Senan, une structure appartenant à un discret entrepreneur libyen dénommé Ali Fteita, selon Tati.
Le recours au contrat de franchise est privilégié par Tati depuis la reprise de son développement à l’international au second semestre 2014. Des ouvertures ont déjà eu lieu à Dubaï, au Bahreïn, en Arabie saoudite et pas plus tard que la semaine dernière en Iran. D’autres sont à venir sous 18 mois au Qatar, au Koweït, à Oman ou en Jordanie.
« Le Moyen-Orient est le premier bassin de développement, explique Pierre Havransart. Naturellement, le Maghreb vient ensuite ».
La boutique d’Alger, inaugurée en avril 2015, « réalise des ventes au mètre carrée de 20 % supérieures à la moyenne des 130 magasins français », affirme le directeur international de Tati, qui réalise pour l’heure environ « 10% des 450 millions d’euros de chiffre d’affaires » hors de la France.
Après Tunis, viendront le Maroc — où Tati ouvrira au Morocco Mall de Casablanca sur 1 500 mètres carrés puis dans un deuxième magasin dont la localisation n’est pas encore communiquée dans le cadre de l’accord conclu avec Aksal —, et l’Égypte (au Caire), dès septembre 2016.
Interrogé par JA sur l’exclusivité qu’aurait décroché Aksal pour le développement de Tati en Afrique, le groupe français précise continuer « à rechercher des franchisés pour ses prochaines ouvertures de magasins. Aksal pourrait entre autres en faire partie, mais il est encore top tôt pour le dire. »
En août, ce sera au tour de la Guinée équatoriale (à Bata et à Malabo) où Tati indique qu’un contrat a été conclu avec une société dénommée ABC Trading, qui distribuerait déjà les produits de l’enseigne espagnole Mango.
Des franchises de cinq ans
À chaque fois, le deal est le même : cinq ans de mise à disposition de la marque, un accès à l’approvisionnement opéré par la centrale d’achat de Tati à la Plaine Saint-Denis, dans la région parisienne, où le groupe aux 2 000 salariés a son siège, et le soutien logistique, commercial et administratif de l’équipe internationale de 25 personnes menée par Pierre Havransart.
En retour, les franchisés paient une redevance, dont le taux n’est pas été communiqué par le groupe.
Programme d’expansion
Le groupe français est loin d’être seul sur ce créneau, où une sérieuse concurrence est déjà en place : de Kiabi par exemple qui s’est également installé à La Soukra à moins de 150 mètres du futur Tati à l’enseigne tunisienne Hamadi Abid.
Interrogé sur le différentiel de pouvoir d’achat entre les clients du groupe en France et en Tunisie (où le PIB par habitant est dix fois inférieur à celui de l’Hexagone), Pierre Havransart assure qu’ »avec un prix moyen de 5 euros par article, nous demeurons tout aussi compétitifs ».
« L’idée n’est pas de construire une enseigne Tati parallèle à l’étranger », insiste le manager français, selon qui le programme de développement de Tati au Maghreb prévoit « 15 à 20 magasins sous 3 ans ».
« Au premier semestre 2017, nous espérons des ouvertures au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Cameroun », anticipe Pierre Havransart. En Afrique de l’Ouest et Centrale, Tati ne fera pas réellement ses débuts puisque le français y avait déjà eu pignon sur rue à la fin des années 1990 en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Gabon ou en Afrique du Sud. À la différence du Maghreb, où c’est une vraie première.
Avec Jeune Afrique.