Le gouvernement d’union libyen a réclamé mardi des avions de chasse et des hélicoptères afin de mieux lutter contre les terroristes de l’État islamique. Il s’est également félicité du soutien de la communauté internationale à un assouplissement de l’embargo sur les ventes d’armes.
« Ce soutien international est fondamental pour la mise sur pied d’une armée forte (…) capable de lutter contre le groupe jihadiste État islamique (EI) et les autres groupes extrémistes », a déclaré le vice-Premier ministre Moussa al-Kony, qui réagissait à la décision, lundi à Vienne, des grandes puissances et pays voisins de la Libye de soutenir le réarmement du gouvernement d’union.
Le nouvel exécutif, reconnu par la communauté internationale, va demander à être exempté de l’embargo de l’ONU sur les ventes d’armes appliqué depuis la révolte contre le régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
« Les institutions étatiques se sont effondrées car l’armée elle-même s’est effondrée. Notre priorité est aujourd’hui d’unifier cette institution et de la faire renaître. Mais sans armes, nous ne pouvons pas y arriver », a insisté Moussa al-Kony. « Ce que nous voulons, c’est obtenir toutes sortes d’armes (…) mais la priorité pour nous, ce sont les avions », a-t-il poursuivi. « Nous voulons des pilotes, des hélicoptères et des avions de guerre », a-t-il conclu.
Les troupes du général Khalifa Haftar réclament également des armes
Présent lundi à Vienne, le Premier ministre Fayez al-Sarraj, peine à affirmer son autorité, plus d’un mois et demi après son arrivée à Tripoli, avait sollicité de l’aide auprès des ministres présents. Ceux-ci se sont dit prêts à répondre aux demandes du gouvernement libyen en vue d’entraîner et d’équiper la garde présidentielle et les forces autorisées.
Les forces loyales au pouvoir rival du gouvernement d’union nationale, dirigées par le général Khalifa Haftar, ont quant à elles critiqué la décision prise à Vienne lundi. Ahmed al-Mesmari, le porte-parole du commandement général des Forces armées libyennes (loyales au général Haftar), a ainsi jugé illégale cette décision qui profite au GNA.
« Cette décision va créer le chaos, et nous nous tournerons vers des pays qui nous soutiennent pour obtenir des armes pour nous-mêmes », a-t-il dit. Les autorités rivales accélèrent en effet les préparatifs pour être la première à lancer l’offensive visant à chasser l’EI de Syrte, son fief à l’est de Tripoli.
Avec Jeune Afrique.