La rénovation en cours des bâtiments de la capitale russe a ramené de nombreux objets historiques à l’attention du public. Une des découvertes les plus récentes a été faite par des archéologues en mai, quand 10 pièces d’argent ont été trouvées à l’intérieur d’une pièce d’un jeu d’échecs (le fou) en ivoire datant du XVIe siècle. Par la suite, un trésor de 97 pièces de l’époque de Pierre le Grand a été découvert dans le district de Taganka de la capitale russe. Ces pièces ont de grandes chances de se retrouver dans l’un des musées historiques de Moscou.
Tandis que ces trouvailles petites et ponctuelles sont assez communes, et il existe des trésors plus importants cachés dans des recoins inconnus de la Russie. Ils ne sont évidemment pas si faciles à trouver. Beaucoup de chasseurs de trésors ont essayé en vain de mettre la main sur ces objets en espérant devenir très riches. Voici un coup d’œil sur seulement cinq d’entre eux.
La bibliothèque d’Ivan le Terrible
Ivan le Terrible
Galerie Tretiakov
L’un des trésors les plus légendaires de la capitale de la Russie, la bibliothèque d’Ivan le Terrible(1548-1574) est perdu et a peut-être été dissimulé par le souverain lui-même. Comme l’histoire l’indique, cette collection de manuscrits et de livres rassemblés par les dirigeants byzantins a été donnée en tant que dot pour Sophia Paléologue, la nièce du dernier empereur byzantin, qui a épousé le prince russe Ivan le Grand (1462-1505) en 1472.
On estime que la collection incluait la plus grande partie de la bibliothèque de Constantinople sauvée des Turcs en 1453 et quelques manuscrits de l’ancienne bibliothèque d’Alexandrie. La bibliothèque a été conservée dans les caves du Kremlin pour la protéger des incendies fréquents et, plus tard, sous le prince Vassili III (1505-1533), les livres ont été traduits en russe.
On estime que la bibliothèque a été perdue au XVIe siècle quand Ivan le Terrible l’a déplacée à Alexandrovskaïa Sloboda, dans la région de Vladimir, à l’ouest de Moscou. Depuis lors, de nombreux archéologues se sont lancés à la recherche de la bibliothèque à Serguiev Possad, à Alexandrov, dans la région de Vladimir, et dans d’autres endroits autrefois liés à l’influence du tsar.
Les trésors de Sigismond III Vasa
Sigismond III Vasa
Getty Images
Les troupes polonaises qui ont envahi la Russie au début du XVIIe siècle ont rassemblé tout ce qu’elles pouvaient trouver de précieux. Elles auraient projeté de transporter les trésors pillés à Varsovie pour le roi Sigismond III, mais les charrettes n’ont même pas atteint Smolensk, disparaissant en chemin.
Même s’il existe une instruction sur le lieu où trouver les objets de valeur perdus (près du tumulus où est enterré un saint local, dans le secteur de la rivière Khvorostianka), les chasseurs de trésor n’ont pas pu mettre la main dessus, car les indications ne sont pas très claires.
Les experts conviennent, cependant, que le trésor devrait se trouver quelque part près de Mojaïsk ou Aprelevka, dans la région de Moscou.
L’or de Napoléon
En octobre 1812, lorsque l’empereur français décida d’entamer sa retraite de Russie, son armée n’avait pas l’intention de partir sans trophées. Ils auraient en tout rassemblé deux convois de charriots chargés d’objets de valeur pillés du Kremlin et une collection d’armes anciennes. Alors qu’ils se retiraient sous la menace de faire face aux troupes russes dans des conditions météorologiques extrêmes, l’armée affamée de Napoléon dut abandonner certains trésors.
Certains chercheurs croient que les objets de valeur pourraient se trouver dans l’un des lacs de la partie occidentale de la région de Smolensk. Il y a eu plusieurs tentatives de rechercher ce trésor au début des années 1960.
Un groupe de recherche spécial a même été envoyé dans cette région, mais sans succès. Aujourd’hui, cette histoire reste extrêmement populaire parmi les chasseurs de trésors en Russie.
Cargaison de valeur perdue dans la baie de l’Oussouri
Baie de l’Oussouri
Vladimir Sayapin/TASS
Le 7 octobre 1906, un paquebot transportant des passagers et des cargaisons appelé Variaguine a sombré dans les eaux de la baie de l’Oussouri, aujourd’hui dans le territoire du Primorié. La tragédie en elle-même n’aurait pas suscité beaucoup d’attention chez le public si les événements qui ont suivi n’avaient pas eu lieu.
Le navire était la propriété du commerçant Alexeï Semionovitch Variaguine et après le naufrage, le riche homme d’affaires a demandé aux autorités une compensation de 60 000 roubles (environ 25 000 dollars selon les cours actuels) en raison de la présence d’une cargaison particulièrement précieuse à bord.
Le gouverneur du territoire a refusé, et en 1913 l’ancien capitaine du navire a dirigé une expédition sur le site de la tragédie. Le groupe a réussi à retrouver le paquebot, mais en raison d’un manque de moyens techniques et financiers, ils ne purent pas soulever la cargaison du navire à la surface. Les tempêtes, le début de la Première Guerre mondiale et la révolution de 1917 qui suivirent empêchèrent une nouvelle expédition d’y retourner.
L’or de Koltchak
Comme l’histoire le raconte, pendant la guerre civile russe, l’armée blanche a déclaré l’amiral Alexander Koltchak souverain suprême de l’État russe de 1918 à 1920. Sa position en tant que leader anti-communiste était renforcée par le fait qu’il possédait une grande partie des réserves d’or russes pour une valeur globale estimée à 650 millions roubles (environ 280 millions de dollars selon les cours actuels).
Alexander Koltchak
Archives
Koltchak a déplacé le trésor de Kazan en Sibérie, mais une partie de la cargaison précieuse a été pillée sur le chemin, et l’amiral aurait en outre caché une partie de l’argent.
En 1921, après la mort de Koltchak, il s’est avéré que de l’or pour une valeur d’environ 250 millions roubles (environ 280 millions de dollars selon les cours actuels) avait disparu.
Tandis que certains pensent que les trésors pourraient être enterrés quelque part en Sibérie, à Novossibirsk ou dans des endroits situés le long du chemin de fer Transsibérien, certaines informations indiquent qu’ils pourraient être cachés quelque part dans l’Altaï.
fr.rbth.com