Le secteur bancaire rwandais dans son ensemble a généré un produit net bancaire (équivalent du chiffre d’affaires) global de 362 milliards de francs rwandais (429 milions $) au terme de l’exercice 2017.
Cette performance s’inscrit en hausse de 8,12%, comparée à celle de 2016. C’est aussi une augmentation de 38%, en comparaison aux 262,5 milliards de francs rwandais de bénéfice net réalisé en 2014.
Ce résultat a été atteint grâce, une nouvelle fois, à la hausse des revenus d’intérêts, qui ont progréssé de 11,5% au cours de l’exercice 2017, pour atteindre 231 milliards de Francs rwandais. Mais derrière cette hausse des activités de l’exploitation bancaire, se cache une situation qui peut inquiéter.
La croissance de 8,12% du produit net bancaire est en repli, comparé aux 10,6% de 2016, et aux 15,3% de 2015. Bien plus, la croissance du PNB global des banques rwandaises en 2017 est plus faible que la moyenne de progression de cet indicateur sur les trois dernières années, qui est de 11,8%.
Couplée à une hausse maintenue des coûts, cette décélération de la croissance des revenus en amont, a eu un impact sur les marges nettes globales des banques opérant au Rwanda. Ainsi, le bénéfice net global du secteur, bien que toujours positif, s’est inscrit en baisse de 25,6% en 2017, contre un repli de seulement 10,9% en 2016 et une hausse de 23,2% en 2015.
Aussi on a pu noter que les principaux ratios de liquidité et de solvabilité du secteur se sont affaiblis. Ainsi le poids des fonds propres minimum sur les actifs pondérés par le risque (prêts et autres investissement sur titres), bien que toujours au dessus de la norme règlementaire de 10%, est parti de 21,3% en 2014, à seulement 20,4% à la fin 2017.
Autre exemple, les provisions effectuées pour les créances dont le remboursement est devenu hypothétique (douteuses) représentaient à fin décembre 2017 l’équivalent de 20,2% des fonds propres règlementaires contre seulement 12,4% en 2014. Enfin une autre source d’inquiétude, c’est la baisse de la rentabilité sur les actifs, et du rendement sur les fonds proproes sociaux.
La Banque centrale du Rwanda n’a pas encore publié son rapport annuel de la période 2017. Mais cette atonie dans le secteur des banques semblent être le fait de deux choses. Une baisse de la consommation de l’ensemble des composantes de la société, à l’exclusion du gouvernement.
Une hausse des investissements direct étrangers, qui se traduit par une faible demande de crédit à l’intérieur du pays. La croissance des crédit à la fin 2017, a été de 2,5% sur l’encours de l’exercice précédent. C’est le niveau le plus faible au terme du mois de décembre, depuis 2014.
Avec agenceecofin