Après l’échec des consultations bilatérales entre le Sénégal et la Gambie dimanche, les deux États se sont donnés un nouveau rendez-vous en juillet afin de mettre un terme au blocus de leur frontière commune. “Jeune Afrique” a consulté le procès-verbal de la rencontre de dimanche et ce qu’il prévoit pour leur prochaine réunion.
Les gouvernements sénégalais et gambiens ne sont pas parvenus à trouver un accord après une quinzaine d’heures de négociation à Dakar sur la levée d’un blocus depuis le 15 février à la frontière entre les deux pays. Suite à une hausse jugée « unilatérale » par les transporteurs sénégalais des tarifs de traversée de la Gambie (de 4 000 à 400 000 FCFA), les routiers sénégalais ont instauré un blocus sur le passage depuis 3 mois — préférant contourner l’enclave anglophone par l’est.
Un autre round de négociations prévu au plus tard avant la fin du mois de juillet prochain débattra plus en profondeur de trois points, selon le document final de la réunion de dimanche consulté par Jeune Afrique. Ils concernent l’édification du pont de Farafenni sur le fleuve Gambie, censé fluidifier le passage des personnes et des biens via la Gambie. Après des années d’attente, la pose de sa première pierre a eu lieu en février 2015. Mais depuis, ce vieux projet financé par la Banque africaine de développement (BAD) est bloqué par un Yahya Jammeh habitué à souffler le chaud et le froid.
Avant l’ouverture des discussions dimanche, Neneh McDouall-Geye, la ministre gambienne des Affaires étrangères, avait estimé que le projet actuel de pont – un projet qui devait être achevé en 2017 mais qui est repoussé depuis des dizaines d’années – était inacceptable en l’état.
Le reste de la discussion à venir portera sur la gestion des frontières terrestres ainsi que sur la pêche maritime et fluviale. Les administrations douanières des deux pays devront en principe négocier un Projet de Mémorandum d’Entente dont la « vocation n’est pas de supplanter la Convention de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sur le Transit routier inter-États (Trie) mais de servir de base légale à la facilitation du transit routier entre le Sénégal et la Gambie », conclut le procès-verbal.