L’Union européenne a officiellement lancé mardi une mission de formation de l’armée centrafricaine. Le but est d’aider les forces de l’ONU à stabiliser la Centrafrique après trois ans de conflit, au moment où l’opération française Sangaris touche à sa fin.
« Cette mission sera basée à Bangui et opérera pendant une période initiale de deux ans. Elle travaillera à rendre les forces armées centrafricaines (Faca) modernes, efficaces, inclusives et démocratiquement responsables », selon un communiqué publié le 19 avril, à l’issue du vote des ministres européens de la Défense, réunis à Luxembourg.
La nouvelle mission d’entraînement et de formation, EUTM RCA, qui pourrait compter jusqu’à 200 hommes, ne devrait pas être opérationnelle avant l’été. Elle va succéder à une mission européenne de conseil aux forces armées, EUMAM RCA, dont le mandat expire en juillet 2016.
Désarmement des Faca
Avec l’appui de l’EUTM RCA, l’ONU va œuvrer au désarmement des milices et à la formation des Faca : 7 000 à 8 000 hommes souvent indisciplinés, mal formés et très peu équipés, accusés d’avoir commis de graves exactions pendant le conflit.
Le lancement de la mission européenne survient après l’annonce de la fin de l’opération Sangaris, réitérée le 30 mars dernier, à l’occasion de l’investiture du nouveau président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. La France, qui avait déployé l’opération Sangaris en décembre 2013 pour mettre fin aux violences inter-communautaires, veut définitivement se désengager en 2016. Mais laissera 300 hommes en RCA.
En avril 2014, l’UE avait commencé à déployer une force européenne, Eufor RCA, d’environ 700 hommes pour assurer le maintien de l’ordre à l’aéroport de Bangui, dans le camp de réfugiés de Mpoko et, surtout, dans le cinquième et le très sensible troisième district, qui compte la seule enclave musulmane restante de la capitale.
Afin de stabiliser définitivement la situation, l’UE a depuis transféré ses tâches à la force onusienne Minusca, devenue le pilier sécuritaire du pays fort de 10 000 soldats et 2 000 policiers.
Avec Jeune Afrique