Si le statut d’autoentrepreneur permet de se lancer en indépendant avec des formalités très restreintes, il montre ses limites dès que l’activité décolle. En effet, les plafonds de chiffre d’affaires imposés (32.900 euros dans le conseil, 82.200 dans le commerce) sont vite atteints. Dès lors qu’on a l’ambition de croître, il est donc judicieux de songer à se transformer en société, SARL, Sasu, SA ou SAS.

Autre limite de l’autoentreprise : elle ne permet pas de déduire de son chiffre d’affaires les charges réelles, y compris l’amortissement des immobilisations (informatique, mobilier de bureau, véhicule utilitaire…). Une source d’économie toujours bienvenue pour une petite entreprise, qui a besoin d’investir pour se développer. Impossible aussi de facturer la TVA ou de la récupérer sur les achats : cela devient vite handicapant face à des concurrents qui, eux, la facturent et permettent ainsi à leurs clients de la récupérer. Enfin, à la différence d’une autoentreprise, une société peut se financer en ouvrant son capital à des investisseurs privés ou à des fonds.

RECOURS A UN EXPERT OBLIGATOIRE. Avant de devenir patron de société, il faut se livrer à une étude chiffrée en tenant compte de la rémunération envisagée, du futur statut du dirigeant, de la forme juridique retenue, des charges sociales et fiscales, etc. «Le recours à un expert-comptable et/ou à un avocat est indispensable, prévient Grégoire Leclerq, président de la Fédération des autoentrepreneurs. D’autant que la transformation en société doit respecter des mécanismes formels.» L’entrepreneur peut en effet créer une société et apporter au capital de celle-ci les «actifs» de l’autoentreprise (tous ses biens : fonds de commerce, stocks, solde bancaire créditeur, etc.). Il s’agit alors d’un apport en nature. Ou alors vendre son fonds de commerce (ou son fonds artisanal) à la société qu’il vient de créer. A trancher, donc, avec un spécialiste.