NEW YORK- En mai 2011, le patron du FMI Dominique Strauss-Kahn était arrêté à l’aéroport de New York. Débute alors une tempête qui prendra fin par l’abandon des charges, trois mois plus tard. Des années plus tard, Metronews se penche sur les personnages de cette « saga » médiatique et judiciaire.
Le 14 mai 2011, les rêves élyséens de Dominique Strauss-Kahn tombent à l’eau. Ce jour-là, le patron du FMI est arrêté par la police de New York. Il est accusé d’avoir agressé sexuellement, quelques heures auparavant, Nafissatou Diallo, une femme de chambre de l’hôtel Sofitel. Devant ces accusations, il est placé en détention provisoire. Débute alors contre lui une procédure pénale – dont DSK se sortira au moyen d’une transaction avec la femme de chambre – mais aussi un feuilleton médiatique, avec son lot de protagonistes. Cinq ans plus tard, que sont-ils devenus ?
► Dominique Strauss-Kahn
Après s’être fait discret durant plusieurs mois, l’ancien patron du FMI a repris peu à peu du service dans le secteur privé. DSK enchaîne les conférences aux quatre coins du monde, monte une société de conseil et rejoint une banque d’affaires en 2013 (LSK, pour Leyne Strauss-Kahn & Partners). Cette dernière connaîtra une fin précipitée avec la mort de l’un des associés et l’ouverture d’une enquête préliminaire en juillet 2015 pour escroquerie et abus de biens sociaux. DSK croise à nouveau le chemin de la justice avec le dossier du Carlton, cet hôtel lillois où il est accusé de faits de prostitution aggravée. Le tribunal le relaxera.
En avril dernier, l’enquête sur les Panama Papers révèlera que 31 sociétés ont été créées dans des paradis fiscaux par LSK. Le Monde qui sort l’information souligne que LSK pratiquait l’activité offshore avant l’arrivée de Dominique Strauss-Kahn à sa présidence en octobre 2013. L’homme d’affaires est par ailleurs nommé conseiller économique pour le gouvernement de la République de Serbie en 2013, puis pour le gouvernement de la Tunisie en 2016.
► Nafissatou Diallo
La femme de chambre guinéenne aurait touché 1,5 million de dollars (dont un tiers est parti en frais juridiques), après un arrangement secret à l’amiable contracté avec DSK fin 2012, évitant ainsi à tout le monde un procès. Grâce à cette somme, Nafissatou Diallo a ouvert en mai 2014 un restaurant dans le Bronx. Elle aurait également investi à Dakar dans un immeuble.
► Kenneth P. Thomson
L’avocat qui avait défendu Nafissatou Diallo dans l’affaire DSK, a été élu en novembre 2013 procureur de Brooklyn à New York. Il avait lancé sa campagne peu après être parvenu à un accord financier en faveur de la femme de chambre, dans la plainte au civil déposée contre Dominique Strauss-Kahn.
► Cyrus Vance Jr
Durant le feuilleton du Sofitel, c’est à Cyrus Vance Jr, alors procureur de l’Etat de New York (le « district attorney »), qu’il incombe de démontrer la culpabilité du patron du FMI. C’est lui qui décidera d’engager une procédure pénale. Toujours procureur aujourd’hui, il s’est récemment fait remarquer en prenant fait et cause pour le FBI dans la polémique qui a opposé l’agence à Apple dans le cadre de l’enquête sur la fusillade de San Bernardino, en décembre dernier. Le FBI avait demandé à la méga-firme de déverrouiller l’accès aux iPhones des terroristes, ce qu’elle s’était longtemps refusé à faire. Vance milite avec force pour une loi interdisant les communications cryptées, quand l’intérêt national est en jeu.
► Benjamin Brafman
Pour sa défense, DSK embauche Benjamin Brafman, un ténor du barreau notamment connu pour avoir pris en charge les intérêts de Puff Daddy, Jay-Z et, surtout du King of Pop Michael Jackson quand celui-ci a été accusé de pédophilie. Aujourd’hui, Brafman a été embauché par l’un des hommes les plus détestés au monde, le businessman Martin Shkreli. Ce dernier s’est tristement fait connaître en multipliant par 60 le prix d’un médicament antirétroviral et anti-cancer dont il avait racheté le laboratoire ou en menaçant de brûler la copie unique d’un album du Wu Tang Clan.
Avec guinee360