3 100 employés de Google ont signé une lettre ouverte au PDG du géant américain, lui demandant de mettre un terme au projet Maven, un projet d’intelligence artificielle de surveillance militaire en partenariat avec la Défense des Etats-Unis.
Aux Etats-Unis, l’indignation est grande autour du projet Maven, de Google, au point de mobiliser contre les plans de la société 3 100 employés dont des dizaines d’ingénieurs seniors. Ils ont en effet adressé une lettre ouverte à Sundar Pichai, président-directeur général de l’entreprise, pour protester contre ce projet d’intelligence artificielle en partenariat avec le Pentagone, projet qui pourrait notamment impliquer des drones tueurs.
Ce programme personnalisé d’intelligence artificielle est capable de reconnaître et de traquer des objets sur des images vidéo enregistrées par les drones du gouvernement américain. «Nous estimons que Google ne doit pas être impliqué dans l’activité de guerre. Par conséquent nous demandons que le projet Maven soit annulé […] Mettre en place cette technologie pour aider le gouvernement américain dans la surveillance militaire avec d’éventuels effets mortifères est inacceptable», ont-ils plaidé dans la lettre. Ils demandent à Google de promettre que l’entreprise ne concevra jamais de technologie de guerre.
Nous estimons que Google ne doit pas être impliqué dans l’activité de guerre
Des liens étroits entre Google et le Pentagone
Sommé de réagir, le géant de la Silicon Valley a répondu dans un communiqué que «ces discussions avec les employés et les experts extérieurs [étaient] extrêmement importantes et bénéfiques» mais il a défendu sa technologie, affirmant qu’elle était utilisée «pour saisir des images et les soumettre à une analyse par un homme afin de sauver des vies et d’éviter à des personnes un travail trop fastidieux». La société évoque la possibilité pour ces systèmes de reconnaissance d’augmenter la précision des frappes en excluant les zones où se trouvent des civils. Le Pentagone, lui, n’a pas fait mystère de l’utilisation du programme dans des zones de guerre d’ici fin 2018.
Les liens entre Google et le ministère de la Défense semblent d’ailleurs se renforcer puisqu’Eric Schmidt, l’ancien président de Google, a été nommé en 2016 à la tête du comité de conseil du Pentagone en matière d’innovation.
Le Pentagone et le géant de la Silicon Valley n’ont donné qu’une seule garantie : ne pas utiliser la technologie pour une arme autonome. En d’autres termes, pour prendre la décision de tuer, l’intervention humaine sera nécessaire.
Avec rtfrance