Les créanciers de la Zambie craignent de se retrouver dans une situation semblable à celle que traverse le Mozambique voisin qui peine à restructurer sa dette depuis la découverte d’emprunts cachée. Une situation qui a poussé le FMI à demander un audit de la dette extérieure zambienne, alors que le fonds envisage de débloquer 1,3 milliard de prêt en faveur de Lusaka.
La Zambie doit faire face à l’inquiétude montante de ses créanciers sur son niveau d’endettement extérieur, qui craignent que la dette réelle puisse atteindre le double du montant déclaré par le gouvernement. Les prêteurs privés avec Nomura Holdings en tête soupçonnent Lusaka de ne pas avoir déclaré les montant réels des emprunts extérieurs contractés.
Les doutes entourent la dette extérieure à court terme
Ce qui fait craindre un scénario semblable à celui que traverse le Mozambique voisin où la découverte de dettes cachées à précipité une défaillance de la dette que le gouvernement s’efforce depuis de restructurer. Les analystes de Nomura Holdings soupçonnent l’existence de prêt dissimulés notamment au niveau de la dette extérieure à court terme.
Le gouvernement zambien qui a multiplié les investissements en infrastructure au cours des 5 dernières années, a vu ses prêts externes atteindre 8,7 milliards de dollars fin 2017, contre 2 milliards de dollars en 2011. Pour ce pays d’Afrique australe, le niveau d’endettement extérieur maitrisé conditionne l’obtention d’un prêt de 1,3 milliard de dollars du Fonds monétaire international, qui devra lui permettre de soutenir ses réserves de change qui ont atteint en novembre dernier leur niveau le plus bas en 7 ans.
Audit de la dette à venir ?
Parallèlement, le gouvernement zambien s’apprête à restructurer les prêts chinois soutenus par l’Etat, tout en « reprofilant », les 3 milliards de dollars d’euro-obligations souscrites entre 2012 et 2015. Le ministère des Finances zambien a par ailleurs fixé à dans deux semaines, la publication d’un exercice détaillé de viabilité de la dette. La majeure partie des nouveaux prêts à l’exception des euro-obligations, proviennent de Chine et sont destinés à la construction d’infrastructures.
La Banque africaine de développement a par ailleurs signalé que les projets financés par les entrepreneurs sans processus d’appel d’offres clairs ont augmenté leurs coûts. Le FMI a de son côté demandé au gouvernement zambien de procéder à un audit indépendant de sa dette extérieure. Face à l’inquiétude croissante, la ministre des Finances, Margaret Mwanakatwe devrait se réunir avec des investisseurs et bailleurs de fonds à Londres courant avril et mener une tournée de promotion en mai.
Avec latribune