Les «produits cosmétiques éclaircissants ou d’hygiène» qui permettent de «dépigmenter la peau» sont «désormais interdits», selon un communiqué de ce ministère.
Les crèmes et autres lotions dites de dépigmentation, qui comportent notamment du «mercure et ses dérivés», des «corticoïdes», de la «vitamine A» ou encore de «l’hydroquinone au-delà du seuil de 2%», sont prohibées par un décret adopté fin avril en Conseil des ministres.
L’hydroquinone est un agent éclaircissant interdit en Europe qui, «au-delà de 2%, a un effet décapant», dangereux, a expliqué à l’AFP Christian Doudouko, un cadre de la direction nationale de la pharmacie, du médicament et des laboratoires, une structure publique.
«La proportion de personnes ayant des effets secondaires du fait de l’utilisation de ces médicaments est vraiment élevée», a affirmé M. Doudouko, mentionnant notamment des «cancers de la peau».
Les produits éclaircissants peuvent également entraîner «des maladies internes, dont l’hypertension et le diabète», a expliqué le professeur Elidjé Ekra, du service de dermatologie du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Treichville, un quartier d’Abidjan.
La dépigmentation de la peau remporte depuis des années le succès auprès des jeunes Africaines, notamment des Ivoiriennes. Mais aucune étude ne permet de savoir quelle part de la population féminine y a recours.
«Dans nos cultures, certains pensent que la plus belle femme est celle qui présente une peau claire. Ce repère de la beauté qui a trait à la couleur de la peau pousse de nombreuses filles à se dépigmenter», a observé le Pr Ekra.
«Dans les milieux de communication, plus on a une peau claire, plus on passe bien», a-t-il poursuivi, en référence notamment à certaines publicités.
Cette tendance pousse aussi certains hommes à éclaircir leur peau, a avancé le dermatologue.
Au Sénégal, la société civile s’était mobilisée en 2013 pour lutter contre la dépigmentation, sans toutefois réussir à faire interdire les produits éclaircissants.
Avec next afrique