Les Français aiment leur boss. Ainsi, 68% des cadres ont de l’estime pour leur chef, et plus d’un tiers serait prêt à lier une amitié. Mais faut-il aller jusqu’à l’inviter chez soi ?
OUI. Si l’on s’entend bien avec son chef, pourquoi se priver d’une relation plus amicale? L’invitation peut s’avérer utile pour la suite de notre carrière. A la faveur d’une rencontre privée et décontractée, on peut recevoir des confidences, obtenir une info précieuse sur la boîte. Et si, plus tard, on connaît un passage à vide professionnel, le patron se montrera inconsciemment plus indulgent. Toutefois, avant d’envisager un dîner à la maison, mieux vaut préparer le terrain et identifier des sujets de complicité. Il adore le bon vin ou l’opéra? Cela tombe bien, vous êtes justement invité à une dégustation ou avez deux billets pour Garnier. Si, après ces premiers tests, vos atomes crochus se confirment, un dîner sera possible. En restant naturellement discret vis-à-vis des collègues. En ce moment, dans les bureaux, les effectifs sont justement des plus clairsemés…
NON. Dans un sondage CSA de 2012, 71% des Français estimaient possible de bien s’entendre avec son chef, sans être amis pour autant. Comme ils ont raison! Il ne faut pas confondre cordialité et amitié. D’abord, lancer ce type d’invitation vous expose à un gros risque: celui d’être éconduit, sourire gêné en prime. Voilà qui risque de compliquer la vie au bureau. Si le boss dit oui, la situation peut s’avérer tout aussi délicate. Une soirée, c’est long: êtes-vous certain de trouver assez de points communs pour tenir la distance? Sans parler des conjoints! Si leurs centres d’intérêt, voire leurs origines sociales, sont trop éloignés, le dîner pourrait tourner à la soupe à la grimace. Alors pourquoi s’exposer? Vous êtes un bon professionnel aux yeux de votre chef. Cela suffit. Sans compter que vous pourriez passer pour le fayot de service aux yeux des collègues, si l’info venait à fuiter…
avec capital