Tendance Christophe Ducluzeau, créateur de la startup Le Jet, cible une clientèle de décideurs et influenceurs. Objectif : bousculer les habitudes des voyageurs d’affaires. Interview.
Le Jet, c’est quoi exactement ?
Christophe Ducluzeau : Notre positionnement est clair : la plupart des jets loués aujourd’hui rentrent à vide. Notre modèle économique est la vente au siège. Nous nous adressons à des « business travellers ». On cible aussi des gens qui cherchent de bonnes affaires. Tous les jours, nous proposons des vols. Les avions, quoi qu’il arrive, vont rentrer à vide. Le prix ne va pas dépendre du nombre de sièges vendus.
Quels sont les distances les plus sollicitées ?
La durée des vols en jet se rallongent. Notre offre est essentiellement concentrée sur des parcours de 1 heure 30, 2 et 4 heures.
Quelles dirigeants et entreprises vous contactent ?
En majorité des patrons de PME. Mais nous visons aussi le grand-public, comme les catégories libérales, ou encore les journalistes. Pour ce qui concerne les grands groupes, nous sommes encore en phase d’évangélisation. Le potentiel est immense : il y a à peu près 120.000 vols à vide par an. Aujourd’hui, nous sommes partenaires de 15 compagnies. Pour le moment, nos vols sont des vols d’opportunité, d’évènement, nous n’avons pas encore d’entreprises qui nous sollicitent régulièrement.
Le prix est-il le premier facteur d’attraction ?
Le prix compétitif sûrement. Les autres facteurs qui jouent en notre faveur sont la rapidité, il n’y a pas de temps d’attente. Et puis, l’aspect « réseau » : pendant le vol, les voyageurs d’affaires peuvent s’échanger leurs cartes de visite.
Aujourd’hui, seules 150.000 personnes utilisent le jet en Europe. L’image du patron du Cac 40 qui prend seul son jet perdure… Mais, nous, nous changeons les codes. Nous les cassons même, un petit peu comme peut le faire Uber.
Quel système de réservation proposez- vous ?
Sur 50 compagnies rencontrées, 15 ont signé des contrats de 3 ans avec nous. L’objectif est de venir grossir le nombre de compagnies et d’avions. Cette année, 120.000 vols se feront à vide. Rien n’empêche une compagnie de travailler avec nous. Nous ne sommes pas sur un métier de lignes régulières. Nous relions tout point à tout autre point. Nous vendons des billets. Nous n’avons, en revanche, pas d’outils de centralisation des notes de frais, c’est un autre métier. Nous disposons néanmoins d’une application qui permet de réserver son billet d’avion.
Quels chiffres avancez-vous ?
Nous avons créé l’entreprise il y a seulement un an. Son offre plaît aux gens, mais nous ne pouvons pas établir de liaisons régulières parce que nous n’en avons pas le droit. A partir de juin 2016, nous commercialiserons 50 à 100 vols par semaine.
Avec lesechos