Depuis plusieurs jours, les consommateurs des services télécoms du Tchad peinent à accéder aux services tels que Facebook, WhatsApp, ou Viber. Le constat a été fait par l’Organisation non-gouvernemental Internet Sans Frontières (ISF) qui indique cependant qu’Internet reste accessible dans son ensemble.
D’après Julie Owono (photo), la responsable Afrique d’ISF, « toutes les requêtes HTTP envoyées aux réseaux sociaux Facebook, Whatsapp, Viber et Messenger n’ont pu aboutir lors de tests effectués à N’Djamena. C’est généralement un signe qu’il y a désordre et que l’opérateur a bloqué ces requêtes ». La militante a toutefois indiqué que l’accès à ces services, demeurait possible en passant par des « réseaux privés virtuels (VPN) », outils permettant de créer un lien direct entre des ordinateurs distants, en isolant ce trafic, et généralement utilisés pour contourner les restrictions d’accès imposées par les opérateurs télécoms.
Internet Sans Frontières estime que cette situation est la preuve technique que « le gouvernement limite encore une fois, les droits numériques des citoyens ». Pour l’Alliance des défenseurs des droits humains et de l’environnement au Tchad (Adhet), la limitation de l’accès aux réseaux sociaux, traduit une restriction des libertés. Cependant, Abba Daoud Nandjede, son secrétaire général, indique que l’association comprend aussi que l’action du gouvernement a pour but de combattre l’insécurité grandissante dans le pays, entretenue par certains réseaux sociaux.
C’est la seconde perturbation de l’accès aux réseaux sociaux, enregistrée cette année au Tchad. La première était survenue le 25 janvier 2018 à minuit avec l’interruption générale de l’accès à Internet dans le pays, suite à l’appel à une marche pacifique de protestation, lancé par plusieurs organisations de la société civile et des syndicats. La coupure avait duré quelques heures, car le service Internet et l’accès aux réseaux sociaux avaient été rétablis le 26 janvier 2018.
Avec agenceecofin