- L’entreprise britannique De La Rue, qui a été la première à fabriquer les passeports britanniques en 1915, conteste la décision du gouvernement britannique de confier la fabrication des nouveaux passeports post-Brexit à la société franco-néerlandaise Gemalto.
- De La Rue avance notamment qu’à défaut d’être moins coûteuse, sa solution était “techniquement la plus sécurisée”.
La décision du gouvernement britannique de confier la fabrication des nouveaux passeports du pays post-Brexit au Français Gemalto passe mal outre-Manche et notamment chez l’entreprise britannique De La Rue, qui détenait jusqu’alors le contrat pour le faire.
De La Rue, qui a été la première société à fabriquer les passeports britanniques en 1915, a annoncé ce mardi 3 avril 2018 qu’elle contestait le résultat de l’appel d’offres remporté par le spécialiste de la sécurité numérique qui fabrique déjà les permis de conduire britanniques.
Un porte-parole de la société a déclaré à Reuters:
“Nous confirmons que nous sommes en train de prendre les premières mesures vers l’ouverture d’une procédure de recours contre la décision provisoire d’attribuer le contrat des passeports britanniques à une société franco-néerlandaise partiellement détenue par l’Etat.”
La société britannique a fait valoir que sa solution était, à défaut d’être moins coûteuse, “techniquement la plus sécurisée”.
De La Rue avait déjà évoqué la possibilité d’un recours le mois dernier, quand elle avait su que Gemalto avait gagné l’appel d’offres lancé par le gouvernement de Theresa May:
De La Rue — dont le contrat actuel d’une valeur de 460 millions d’euros prend fin en juillet 2019 — a perdu un nouveau contrat de 562 millions d’euros au profit de Gemalto, qui n’a ni confirmé, ni démenti avoir remporté l’appel d’offres.
Cette nouvelle avait fait chuter le cours de bourse de la société de 13%, selon Ouest-France. Aujourd’hui, le titre de De La Rue est en baisse de 1,97%, à 499 livres sterling.
Un porte-parole de Theresa May a confirmé que le ministère de l’Intérieur avait repoussé du 3 au 17 avril la date butoir pour les recours à la demande de De La Rue, qui a réclamé des informations complémentaires sur le processus de décision. Mais cela ne signifie nullement que le gouvernement britannique changera d’avis, a tenu à préciser le porte-parole.
“La compétition a été transparente, équitable et ouverte. Le candidat retenu est celui qui a démontré qu’il était le mieux placé pour répondre aux besoins du service des passeports”, a souligné à Reuters le porte-parole de la Première ministre britannique.
Le mois dernier, beaucoup ont remarqué l’ironie que les passeports bleus — censés symboliser la rupture du Royaume-Uni avec l’UE et son nouvel avenir en tant que puissance commerciale indépendante — allaient être fabriqués dans un autre pays européen.
“Les nouveaux passeports bleus pro-Brexit étaient supposés être une déclaration d’intention et désormais, nous avons découvert qu’ils seront fabriqués par des Français et des Néerlandais. L’ironie est irréelle”, avait notamment dit Eloise Todd, qui appartient à la campagne pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE, Best for Britain.
Avec businessinsider