La coupure de l’internet est devenue depuis quelques années la panacée pour certains régimes africains pour empêcher leurs concitoyens de pouvoir « partager » avec le reste du monde les nombreuses violations des droits humains dont ils sont victimes.
Le Togo, le Gabon, la RDC, le Tchad, le Cameroun etc, sont des exemples, parmi tant d’autres où cette pratique attentatoire à la liberté d’expression a eu droit de citer.
Dans la majorité de ces pays, la France garde une parcelle d’influence. A l’occasion de la Journée internationale de la francophonie, certaines organisations de la société civile aussi bien d’Afrique que de la France, ont interpellé à travers une Tribune, l’écrivaine franco-marocaine Leïla Slimani, représentante personnelle du président Macron pour que cessent les coupures d’Internet en Afrique. Elles l’invitent à œuvrer pour que cesse cette violation d’une liberté fondamentale
Les organisations de la société civile signataires de la Tribune ont dès l’entame recassé les cas des pays où la coupure d’internet est récurrente. « Nous souhaitons attirer votre attention sur le fait qu’aujourd’hui des coupures d’accès à Internet et aux télécommunications, décidées par les pouvoirs politiques et exécutées par les opérateurs de téléphonie mobile, privent régulièrement des millions de francophones de leurs droits », écrivent-elles avant de donner des exemples précis
En République démocratique du Congo (RDC), pays comptant le plus de francophones après la France, le pouvoir coupe Internet à chaque manifestation publique depuis trois ans.
Alors que dans de nombreux pays, élections présidentielles riment avec effervescence sur les réseaux sociaux, ce n’est pas le cas au Tchad, au Gabon, au Togo ou au Congo-Brazzaville. Le passage aux urnes a été l’occasion pour les régimes en place d’utiliser les coupures ou le bridage d’Internet comme une nouvelle arme répressive afin de faire taire la contestation de l’opposition et de la société civile. Les élections se déroulent dès lors en toute opacité.
Au Cameroun, quatre-vingt-treize jours de coupure ont été imposés par les autorités dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, majoritairement anglophones, à compter du 19 janvier 2017. Ces trois mois sans Internet constituent la plus longue coupure enregistrée en Afrique et le risque est grand que cela se reproduise lors de l’élection présidentielle prévue en 2018.
Après avoir énuméré les cas, vient alors l’interpellation ! « Mme Slimani, vous qui êtes attachée au respect des droits et qui souhaitez « sortir la francophonie d’une vision post-coloniale », nous vous invitons à prendre à bras-le-corps le sujet des violations des droits numériques, en Afrique comme ailleurs. L’amour du français passe aussi par la possibilité de l’utiliser librement en ligne et d’avoir accès à des contenus francophones. Il est du rôle de l’OIF et de l’Etat français, que vous représentez, de défendre partout le droit de s’exprimer et d’accéder à l’information conformément à l’article 1er de la Charte de la Francophonie, qui défend le « développement de la démocratie », « l’Etat de droit » et les « droits de l’homme », lit-on dans la tribune.
Avec africatopsuccess