Les ambitions du Rwanda, qui veut devenir un pôle de conférences internationales, vont connaître une importante avancée mercredi 11 mai alors que le président Paul Kagamé ouvre le 26e Forum économique mondial sur l’Afrique.
Cette conférence est le plus important événement qui se tiendra à Kigali cette année, avec plus de 1 500 personnalités politiques de haut rang, des hommes d’affaires et des intellectuels présents dans la capitale pour trois jours de débats.
Le Rwanda était un choix évident pour accueillir un sommet dont le thème est « Connecter les ressources africaines à travers la transformation numérique ». Le Rwanda a en effet utilisé la technologie mobile pour créer l’une des économies les plus dynamiques et bénéficiant d’un des plus forts taux de croissance du continent. Le pays a enregistré une croissance de 6,9% l’année dernière, selon la Banque mondiale.
L’ambitieuse stratégie de développement du Rwanda vise à le doter d’une économie basée sur les connaissances et sur les services à l’horizon 2020. Le gouvernement a notamment fait d’importants progrès, notamment en matière de lutte contre la pauvreté, dont le niveau est passé de 59% de la population en 2001 à 45% en 2011.
La « quatrième révolution industrielle » au menu des discussions
Cette réussite contraste avec les 3% de croissance prévus par le Fonds monétaire international pour l’ensemble du continent, frappé par une crise des matières premières. Les plus grosses économies d’Afrique devraient ainsi rester dans une mauvaise passe à cause des faibles prix du pétrole. Le Nigeria devrait atteindre 2,3% de croissance alors que l’Afrique du Sud peut espérer 0,6%. Seul l’Afrique de l’Est apporte un peu de lumière avec le Kenya, le Rwanda et l’Éthiopie.
La conférence qui s’ouvre mercredi sera l’occasion d’approfondir les discussions tenues par le Forum économique mondial plus tôt dans l’année à Davos, en Suisse. Les leaders mondiaux avaient alors abordé le thème de la « quatrième révolution industrielle », un terme inventé par le fondateur du Forum, Klaus Schwab.
« La quatrième révolution industrielle représente une opportunité unique de bâtir des sociétés plus fortes, plus justes, plus prospères. Mais cela ne pourra se faire qu’à travers des institutions fortes, une meilleure intégration régionale et des investissements dans des secteurs clés tels que les infrastructures, l’éducation et l’industrie », a déclaré Elsie Kanza, chef du département Afrique au Forum économique mondial.
« Il y a de grandes possibilités pour la coopération public-privé afin d’aider à réaliser cette opportunité », a-t-elle ajouté.
Plusieurs chefs d’États et dirigeants d’entreprises attendus
Plusieurs chefs d’État africains sont attendus à Kigali, le Kényan Uhuru Kenyatta, le Premier ministre éthiopien Hailemariam Dessalegn, le président sénégalais Macky Sall ou le Gabonais Ali Bongo Ondimba. Les hommes d’affaires Aliko Dangote (Dangote Industries), Patrice Motsepe (African Rainbow Minerals) et James Mworia (Centum Investment) seront également présents.
L’intégration, régionale et panafricaine, sera aussi l’un des sujets principaux du forum. « Le monde est en train de rapidement devenir globalisé et interconnecté. Il n’y a plus aucun marché dans le monde qui peut fonctionner en s’isolant », a déclaré Francis Gatare, chef du Rwanda Development Board, au Rwanda’s New Times. Le Rwanda accueillera également le sommet de l’Union africaine en juillet.
avec jeuneafrique