Au Sénégal, une application dénonce la situation des enfants de la rue forcés de mendier sur ordre de leurs maîtres des écoles coraniques.
Cross Dakar City a été lancé en 2015 en France et est disponible en version Apple et Android, mais les résultats espérés par le concepteur Ousseynou Bèye n’ont pas été atteints. Le nombre d’enfants de la rue appelés talibés au Sénégal continue de croître. À l’occasion de la journée du talibé, célébrée le 20 avril, la section sénégalaise de la société internationale pour les droits de l’homme est montée au créneau pour faire entendre ses préoccupations sur le sort de ses enfants exploités à des fins pécuniaires et souvent victimes d’abus sexuel.
“Normalement, les structures d’accueil dites écoles coraniques ou “daaras” qui devraient les accueillir ne sont pas dans les conditions de le faire pour l’essentiel, parce qu‘à côté des maîtres coraniques authentiques qui ont des structures adéquates il y a d’autres qui se disent maîtres coraniques et qui reçoivent les enfants et qui n’ont pas de point de chute et qui sont des maîtres coraniques itinérants qui vont de ville en ville et qui mettent les enfants en situation de mendicité pour pouvoir trouver des ressources pour la prise en charge de leurs besoins , Olivier Kassoka, sépcialiste de la protection des enfants chez UNICEF
Au-delà de l’aspect ludique et du succès porté par l’importante diaspora sénégalaise en France et aux États-Unis, Ousseynou Khadim Bèye a voulu mobiliser ses compatriotes sur ce fléau. Mais il va être confronté au silence des autorités et des ONG spécialisés qui rappelle que l‘éducation était une compétence nationale. Pour lutter contre ce phénomène, une loi de 2005 interdit la mendicité forcée, sous peine de deux à cinq ans de prison, la réalité sur le terrain est tout autre.
Avec africanews.com