Le chef de file de l’opposition guinéenne Cellou Dalein Diallo a annoncé lundi soir une future alliance électorale avec son ancien adversaire, l’ex-chef de la junte militaire Moussa Dadis Camara, en exil au Burkina Faso.
Lors d’une rencontre la semaine dernière à Ouagadougou, M. Diallo a dit à l’AFP avoir constaté « des convergences de vues » avec le capitaine Camara, précisant s’être déjà entretenus avec lui à plusieurs reprises ces dernières années.
Parmi ces points d’accord, le chef de l’opposition a cité « la tribalisation du débat politique, le tripatouillage, ou si vous voulez, le fichier électoral charcuté, le refus de respecter l’ordre normal des élections ».
« Sur toutes ces questions, l’ancien président de la junte et moi avons les mêmes analyses, les mêmes points de vue et surtout nous avons exprimé, chacun de son côté, la nécessité d’une alternance politique dans notre pays. C’est pour quoi nous allons essayer de travailler ensemble », a-t-il expliqué.
L’opposition accuse le pouvoir du président Alpha Condé de manigancer des fraudes à la prochaine présidentielle le 11 octobre en insistant sur le renvoi des élections locales après ce scrutin et dans sa conduite de la révision des listes électorales.
Le gouvernement rejette ces accusations et a engagé un dialogue avec l’opposition qui a abouti à l’annulation par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) de la date de mars 2016 pour les élections communales, a-t-on appris lundi auprès des deux parties.
Les états-majors des partis respectifs de MM. Diallo et Camara « vont se retrouver pour voir comment nous allons travailler pour l’instauration d’une vraie démocratie en Guinée », a ajouté le chef de l’opposition.
« On va essayer de faire un accord politique qui va sceller une alliance pour les prochaines échéances électorales et pour les prises de position sur les problèmes qui intéressent la nation », a-t-il indiqué.
« On va définir les termes de l’alliance, puisque nous sommes en année électorale, et si nous sommes tous candidats et qu’il y a un second tour auquel l’un d’entre nous est admis, l’autre va le soutenir », a poursuivi M. Diallo.
Dans une interview publiée le week-end dernier par l’hebdomadaire Jeune Afrique, Moussa Dadis Camara a affirmé avoir « échangé des idées » avec le chef de l’opposition, faisant étant de convergences.
« Nous verrons comment nos partis travailleront ensemble et s’il faut faire une coalition ou non », a-t-il dit.
Cellou Dalein Diallo avait été roué de coups et blessé lors de la répression sanglante par les militaires d’une manifestation d’opposants à la candidature à la présidentielle de Moussa Dadis Camara, le 28 septembre 2009 au stade de Conakry (au moins 157 morts et 109 femmes violées).
PME PMI MAGAZINE avec AFP