Les problèmes de Facebook s’aggravent avec la fuite d’un vieux mémo interne d’un cadre dirigeant qui affirme que le réseau social est déterminé à croître quitte à mettre en danger la vie de ses utilisateurs.
Croitre qu’elles qu’en soient les conséquences pour les utilisateurs. Cette méthode pourrait porter un nouveau coup dur à Facebook déjà atteint par le scandale sur les données personnelles. Elle a été révélée dans un mémo interne de 2016 de Andrew Bozworth, cadre dirigeant du groupe, considéré comme un proche de Mark Zuckerberg. Dévoilée par le site américain Buzzfeed News US, cette note dévoile un aspect cynique du réseau social.
“La triste réalité est que nous croyons tellement au rapprochement des individus que tout ce qui peut nous permettre de connecter plus de gens entre eux et le plus souvent possible nous semble de facto bon”, affirme le mémo. Le texte rappelle des aspect positifs comme trouver l’âme sœur ou éviter un suicide. Mais son auteur s’interroge aussi sur des conséquences négatives. “Il est possible que cela coûte des vies en exposant les personnes au harcèlement. Il est possible aussi que quelqu’un meure dans une attaque terroriste coordonnée à travers nos outils”, souligne le texte qui a provoqué un scandale au sein de la direction du groupe californien.
La fin justifie-t-elle les moyens?
Andrew Bozworth a vite réagi pour tenter de nuancer ces propos.”Je ne suis pas d’accord aujourd’hui avec ce texte et ne l’étais même pas lorsque je l’ai écrit”, affirme-t-il dans un communiqué reçu par l’AFP. “L’objet de cette note, comme de beaucoup d’autres que j’ai rédigées en interne, était de faire remonter des sujets qui méritaient, à mon avis, plus de discussions de façon plus large au sein de l’entreprise”, explique l’auteur.
Contacté par l’AFP, Mark Zuckerberg présente Bozworth comme un collaborateur de talent, mais capable de tenir des propos provocateurs. “C’est l’un de ceux avec lequel le plus de gens chez Facebook, y compris moi, sont le plus en désaccord”, a précisé le patron du groupe. “Nous n’avons jamais pensé que la fin justifie les moyens. Nous reconnaissons que connecter les gens n’est pas en soi suffisant”, affirme le fondateur de Facebook pour tenter d’éteindre ce nouvel incendie qui consume une fois encore l’image du réseau social après le scandale de Cambridge Analytica.
Lors d’un débat à la Stanford Graduate School of Business qui s’est tenu en décembre 2017, Chamath Palihapitiya, un ex-cadre qui a quitté Facebook en 2011, dénonçait que selon lui le réseau social avait des conséquences néfastes pour les rapports humains. Il confiait même ressentir une immense culpabilité d’avoir contribué à son développement.
Avec bfm