Pour mieux accompagner les assureurs de la région et s’implanter durablement en Afrique du Nord, la CICA-RE, compagnie commune de réassurance des Etats membres de la conférence interafricaine des marchés d’assurances (CIMA), a annoncé l’ouverture d’une succursale en Tunisie.
La CICA-RE, dont le son siège social est basé à Lomé, dispose de trois succursales situées à Douala, Abidjan et Tunis et d’un bureau de représentation à Nairobi, à transformer en succursale dès 2019. Sa décision de s’installer en Tunisie découle de son plan de développement stratégique qui tend à créer un lien fort entre l’Afrique subsaharienne et le Maghreb dans le secteur des assurances.
«Le choix s’est imposé d’autant plus que la compagnie espère profiter du dynamisme et l’esprit d’innovation de l’économie tunisienne », explique le directeur général de la compagnie, Jean Baptiste Kouamé. Celui-ci espère également développer avec les acteurs du marché de l’assurance en Tunisie, un partenariat fructueux et en faire un véritable incubateur de croissance du secteur des assurances en Afrique du Nord. Cette implantation intervient dans un contexte de concurrence accrue sur le marché de la réassurance de la zone CIMA.
Zone CIMA, un terrain de convoitises
A la mi-janvier 2018, la Société marocaine centrale de réassurance annonçait l’obtention de l’agrément de la Commission régionale de contrôle des assurances (CRCA) pour accéder à l’ensemble des marchés de la zone CIMA. Cette dernière, en pleine mutation réglementaire, vit depuis quelques années au rythme des batailles de positionnement.
Trois autres réassureurs ont annoncé l’ouverture de représentations ou succursales dans la zone, dont l’allemand HannovreRe et le réassureur One Re. Ils ont été suivis par des institutions locales, comme la Société commerciale gabonaise de réassurance (SCG-RE). Les pays de la zone CIMA ont décidé de limiter le volume de primes transférées à des réassureurs, en dehors de leur zone de compétence. Une décision qui devrait générer un surplus de 68 milliards de Fcfa (environ 105 millions d’euros) de primes disponibles pour les réassureurs agréés, a analysé Finactu, une firme d’appui et de conseil dédiée aux pays émergents.
La CICA-RE en chiffres
Créée en 1981 par les Etats membres de la Conférence internationale des contrôles d’assurances (CICA), devenue depuis la signature du Traité CIMA, la Conférence inter-africaine des marchés d’assurances en 1992, la CICA-RE a commencé ses activités le 1er janvier 1984. Dans sa présentation, elle se donne pour objectif de «promouvoir le développement des activités nationales d’assurances et de réassurances dans les pays membres, de favoriser la croissance des capacités de souscription, de rétention nationales, régionales et sous-régionales et de contribuer au développement économique de l’Afrique».
Fondée par des pays de la zone franc, la CICA-RE compte 59 compagnies d’assurances et de réassurance, 2 institutions financières de développement (la Banque ouest-africaine de développement et le Fonds de solidarité africains). Evalué à 30 milliards de Fcfa (45,7 millions d’euros), son capital est détenu à hauteur de 65% par les Etats membres et à 35% par les compagnies d’assurances et de réassurance et des institutions financières. Ce capital sera porté à 76,2 millions d’euros par apport en numéraire de 30 millions d’euros sur la période 2018-2020.
Avec latribune