Une fraude massive dans la commercialisation du sucre en Côte d’Ivoire a été constatée ces derniers temps.
Le directeur général du commerce intérieur, Aimé Kablan Koizan est monté au créneau, le jeudi 29 mars 2018 pour annoncer les mesures arrêtées pour lutter contre ce fléau.
Dans son exposé, Aimé Koizan a fait un état des lieux dans le secteur de la vente de sucre avant de lancer un appel à la vigilance et à la dénonciation des contrebandiers, via des numéros verts, à savoir 80 00 00 09 / 80 09 00 99 : « En Côte d’Ivoire, la production locale de sucre est estimée à 200.000 tonnes. L’industrie sucrière emploie 15. 000 travailleurs et fait vivre plus de 60. 000 personnes. Des investissements à hauteur de 190 milliards de FCFA sont programmés sur la période 2017-2023 afin de porter la production nationale à 290. 000 tonnes. Malheureusement, à la veille des périodes de grande consommation de sucre, notamment le mois de Ramadan, il nous est donné de constater une recrudescence de la fraude. Cette année encore, des informations récurrentes en notre possession font état de la présence de sucre de contrebande sur le marché national en provenance des pays d’Amérique du Sud et d’Asie.
Ce sucre frauduleux rentre en Côte d’Ivoire à travers les frontières terrestres et maritimes par des voies détournées, à savoir les routes secondaires et des plans d’eau. Il est difficile d’évaluer les quantités en raison de la dissimulation des stocks qui sont entreposés en dehors des marchés », a dit Aimé Koizan. Selon lui, les contrebandiers utilisent plusieurs méthodes pour écouler leurs produits : le reconditionnement dans des emballages de contrefaçon estampillés du marquage des industriels locaux, des emballages usagés, des sacs de riz, des sachets neutres…, mettant ainsi en péril l’économie ivoirienne avec pour conséquence la perte de recettes douanières et fiscales et exposant les populations à des dangers.
Le gouvernement a donc décidé de passer à la phase de répression et les taux les plus forts seront appliqués, conformément à la Loi. « Cette recrudescence de la fraude nous alerte, parce que la consommation mensuelle de sucre qui était de 18. 000 tonnes est passée à 10 voire 12. 000 tonnes au premier trimestre 2018.
En 2017, nous avons détruit 3 milliards de FCFA de marchandises saisies. Nous allons amplifier les actions de dissuasion des contrebandiers, mais les conséquences seront désastreuses pour ceux qui se feront prendre. La loi prévoit des amendes allant de 100. 000 FCFA à 100 millions de FCFA et le taux le plus fort sera appliqué. Pour les récidivistes, ce sera le double », a expliqué le directeur général du commerce intérieur.
Source : L’Intelligent d’Abidjan