Le géant pétrolier anglo-néerlandais Shell a porté plainte contre un de ses anciens dirigeants, accusé d’avoir touché des pots-de-vin lors de la vente d’une concession pétrolière au Nigeria en 2011.
“D’après notre enquête interne, nous pensons qu’un de nos employés (NDLR : Peter Robinson) a commis une grave faute (…) lors de la vente du bloc OML 42 au Nigeria en 2011”, a déclaré le porte-parole dans un communiqué.
“Nous avons porté plainte devant les autorités néerlandaises et nous réfléchissons aux autres mesures à prendre”, a-t-il indiqué.
Cette affaire arrive au moment où Shell, partenaire économique historique du Nigeria, fait face à un procès en Italie pour corruption lors de l’attribution d’un autre bloc, OPL 245.
La plainte ne concerne pas le bloc OPL 245. Mais M. Robinson, ancien directeur général pour l’Afrique sub-saharienne du groupe, travaillait pour Shell lors des deux ventes et est mis en cause dans le procès en Italie.
Toutefois, le porte-parole de Shell a bien souligné que ces deux affaires étaient distinctes et réitéré que la compagnie se défendait de toute culpabilité dans les reversements de pots-de-vin par les autorités nigérianes lors de la vente d’OPL 245.
Pour celle d’OML 42 en revanche, M. Robinson aurait reçu de l’argent à travers une compagnie enregistrée aux Seychelles, a confié une source au sein de Shell.
Les militants anti-corruption ont salué cette nouvelle. “Après avoir répété pendant des années qu’il n’y a pas de place pour les pots-de-vin ou pour la corruption au sein de leur compagnie, ils admettent enfin que l’un de leurs dirigeants aurait pu recevoir de l’argent en échange d’un bloc pétrolier”, s’est réjoui Barnaby Pace, de Global Witness, organisation de surveillance des droits de l’Homme.
La corruption gangrène l’économie du Nigeria, premier producteur de brut du continent africain.
Avec AFP