Business case Sous l’impulsion de sa directrice juridique knowledge management et développement, Sabine Martin, l’opérateur veut – en passant par des outils digitaux – transformer sa direction juridique en un pôle créateur de valeur contribuant à sa rentabilité.
De l’aveu de Sabine Martin, la directrice juridique knowledge management et développement d’Orange, la relation entre les juristes et le digital, si elle est pavée de bonnes intentions, est faite « de doute et parfois de rejet ». « Pour faciliter son appropriation, il faut donc travailler au quotidien, avec le soutien essentiel du top management, sur un véritable projet de conduite du changement », souligne-t-elle.
Dans le cadre du plan stratégique de l’opérateur « Essentiels 2020 », tous les acteurs de la direction juridique ont donc été mis à contribution pour participer au développement des nouveaux outils digitaux qui inondent progressivement leur quotidien.
Analyse qualitative et quantitative
Car, outre la « contrathèque » et les outils de gestion des litiges dont ils disposent déjà depuis une dizaine d’années, les juristes d’Orange vivent actuellement une révolution dans leur façon de travailler qui les conduira, à terme, à l’évolution de leur système d’information pour s’orienter vers une palette d’outils digitaux. « Parce qu’ils sont entièrement adaptables aux contraintes du métier juridique et aux particularités business des branches opérationnelles, qu’il accompagne, ces nouveaux moyens de travail édités notamment par Legisway vont permettre au juriste de gagner un temps considérable dans les tâches qu’il a à effectuer », assure Sabine Martin. Stockage et structuration des données juridiques, des litiges aux contrats en passant par les filiales et participations, indicateurs de performance, reporting dynamique construit sous forme de tableau de bord, etc., autant d’outils digitaux qui facilitent la vie du juriste. Et qui donnent les moyens à la direction juridique d’avoir une vision globale et quantitative des tâches effectuées, qu’il s’agisse de connaître le nombre de litiges par thématique, de contentieux gagnés ou perdus, de contrats signés, de formations dispensées aux opérationnels ou encore de dommages et intérêts dus ou engrangés. « La direction juridique peut désormais quantifier la valeur ajoutée apportée par les juristes à l’ensemble du groupe, souligne Sabine Martin. En chiffrant ce qui relevait avant essentiellement d’indications qualitatives, elle peut également allouer ses ressources au bon endroit pour donner des conseils et apporter un soutien le plus pertinent possible aux opérationnels. » Surtout, en identifiant plus aisément ses besoins en ressources humaines, la directrice juridique peut les justifier avec plus de poids auprès des autres membres du comité exécutif et, face à eux, argumenter d’égal à égal, données chiffrées contre données chiffrées.
Un pôle créateur de valeur
Cette plus grande transparence facilite l’accès à l’information juridique, cet « actif stratégique de l’entreprise », et le pilotage des différents dossiers. Plus besoin de fouiller dans les armoires pour retrouver un conseil donné il y a quelques mois ou quelques années, désormais, tout se trouve à une portée de clics, ce qui permet aux juristes actuels de capitaliser sur le travail effectué par d’autres juristes dans le passé. « C’est un gain de temps considérable dans toutes les tâches administratives extrêmement chronophages mais qui sont sans valeur ajoutée pour notre groupe », se félicite Sabine Martin. A cela s’ajoute un système d’alertes en temps réel qui rappellent, par exemple, les dates d’audience aux juristes lorsqu’ils sont chargés d’un contentieux. « Nos différentes innovations n’ont qu’un seul but : permettre aux juristes de se consacrer aux tâches à haute valeur ajoutée en les déchargeant des missions les plus fastidieuses. Comme les autres directions du groupe, la direction juridique doit être un acteur majeur de la performance en contribuant à la rentabilité de l’entreprise et en permettant de sécuriser, notamment, les marges financières à réaliser sur les contrats », résume la directrice juridique. La transformant, ce faisant, en un pôle créateur de valeur.
avec lesechos