Les idées novatrices d’Afrique restent trop longtemps dans les laboratoires, manquant l’opportunité de servir leur objectif.
Cela a été observé hier, lors de l’ouverture du rassemblement mondial du « Next Einstein Forum » (NEF), qui se déroule à Kigali.
Le forum rassemble des scientifiques, des décideurs politiques et des entreprises pour discuter de la manière dont la science peut faciliter le programme de croissance de l’Afrique.
Monsieur Deodate Mugenzi a partagé son expérience. Le rwandais de 26 ans a fait un prototype « WhatsApp » qui permet aux utilisateurs de faire des appels hors ligne. C’est une idée sur laquelle il a travaillé il y a près de deux ans, mais qui jusqu’à présent, ne sert à rien.
« J’ai besoin d’un soutien technique et éducatif, ainsi que d’un financement adéquat pour commercialiser cette innovation », a-t-il déclaré à New Times lors de la récente interview.
Monsieur Mugenzi est parmi des centaines d’autres innovateurs africains, dont les idées mettent du temps à aller sur le marché où elles peuvent avoir un impact.
Les experts qui ont pris la parole lors du débat inaugural, intitulé «Rattraper le retard : accélérer le processus de commercialisation en Afrique», ont indiqué que les gouvernements et le secteur privé avaient beaucoup de travail à faire pour promouvoir les idées novatrices des laboratoires aux marchés.
Monsieur Johannes Fruehauf, le Président de « Lab Central » et Directeur Général de « Cambridge Biolabs », a déclaré que souvent, les scientifiques et autres innovateurs ne sont pas équipés pour penser au monde extérieur, en dehors du monde universitaire.
« Leurs structures d’incitation sont très axées sur la rédaction de papiers parce que c’est ce qui définit leur carrière. Il y a tellement de choses qui peuvent être faites ici, en particulier par l’élaboration de politiques et la mise en place d’infrastructures pour leur permettre d’avoir une pensée entrepreneuriale et de faire avancer leurs idées », a-t-il déclaré.
Répondre aux contraintes d’infrastructure
En effet, Monsieur Thierry Zomahoun, le fondateur de « NEF », a déclaré que des infrastructures et des compétences techniques adéquates permettraient aux innovateurs d’agir en premier, mettant en avant des exemples de laboratoires comme « Johnson et Johnson » qui aident les jeunes technologues et scientifiques à progresser plus rapidement vers le prototypage.
«C’est parce qu’ils disposent de l’infrastructure, de l’équipement et d’un meilleur environnement que les innovateurs peuvent agir rapidement pour concrétiser leurs idées», a-t-il déclaré.
Monsieur Zomahoun, a mentionné qu’il faudra renforcer l’ensemble de l’écosystème, si l’Afrique veut permettre aux innovateurs de mettre leurs idées sur le marché.
« Ce qu’il faudra, c’est construire un écosystème stratégique et systématique dans lequel vous avez des institutions éducatives, des pourvoyeurs de capitaux, des investissements, et tout ce qui permet de faire la transition« , a-t-il dit.
Monsieur Zomahoun a également ajouté qu’il n’y a pas d’excuses suffisamment valables pour ne pas autonomiser les femmes innovatrices. « Les femmes et les filles africaines sont entreprenantes. Nous ne pouvons ignorer cette catégorie si nous voulons accélérer le délai de commercialisation des innovations africaines « , a-t-il noté.
Les participants ont indiqué que les innovations contribuent lentement à la croissance du continent, bien qu’il y ait davantage de défis nécessitant une attention qui, s’ils sont abordés, peuvent accélérer les innovations africaines et le rôle qu’elles jouent.
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