Dangote Cement a connu une bonne année 2017, avec un chiffre d’affaire en hausse de 30 %, malgré des volumes de ciment vendus plus faible (-7 %). Même si l’activité panafricaine du groupe a progressé d’environ un tiers, elle compte pour une part limitée des bénéfices du groupe.
Coté à la bourse de Lagos (Nigerian Stock Exchange), la branche ciment de son groupe vient de rendre public ses résultats. Malgré une baisse des volumes de ciments vendus – passés de 23,6 millions de tonnes en 2016 à 21,9 en 2017, soit -7 % -, le chiffre d’affaire de Dangote Cement a progressé de 31 %, passant de 615,1 milliards de nairas (1,4 milliards d’euros) en 2016 à 805,6 milliards (1,9 milliards d’euros) en 2017.
L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) s’est établi à 388,1 milliards de nairas (903 millions d’euros) en 2017, contre 257,3 milliards de nairas (598 millions d’euros) en 2016. La marge d’Ebitda a ainsi atteint 48,2 % en 2017, en progression de 6,4 points par rapport à 2016.
Le Nigeria continue d’être le marché le plus important pour Dangote Cement, représentant 58,1 % des volumes de ciments vendus, 68,6 % du chiffre d’affaires et 92,9 % de la marge Ebitda. Avec un chiffre d’affaires en hausse de 31 % et une marge Ebitda en croissance de 50,9 %, la bonne performance au Nigeria – où le groupe contrôle 60 % du marché du ciment – est expliquée par le groupe par un meilleur approvisionnement énergétique, davantage basé sur le gaz et le charbon, et moins sur le fioul lourd, plus onéreux.
Faible part des activités panafricaines
Même si les activités panafricaines de la branche ciment du groupe Dangote se développent – représentant 42,7 % des volumes de ciments vendus et 32,1 % du chiffre d’affaires – elles ne pèsent que pour 9,8 % de la marges Ebitda.
La dynamique des activités panafricaines est liée à des bonnes performances au Cameroun, en Éthiopie et au Sénégal, ainsi qu’à l’ouverture d’une installation d’importation en Sierra Leone et d’une cimenterie au Congo-Brazzaville.
Au Cameroun, les activités de Dangote Cement ont progressé d’environ 14,8 %, pour atteindre 1,1 million de tonnes en 2017, avec une demande tirée par les ménages qui bénéficient d’un meilleur accès aux financements immobiliers, et au développement de projets d’infrastructures, notamment dans le cadre de la Coupe d’Afrique des nations de football prévue en 2019.
Les résultats sont également positifs au Sénégal, avec une augmentation des volumes de ventes de 21,4 %, tandis qu’une nouvelle cimenterie, pouvant produire 1,5 million de tonnes, est entrée en production en République du Congo en septembre 2017, venant doubler la capacité de production du pays.
D’après les informations de Bloomberg, le groupe a eu l’autorisation du régulateur nigérian pour émettre des obligations locales, à hauteur de 300 millions de nairas (698 millions d’euros) pour renforcer son expansion et refinancer sa dette. L’émission d’un eurobond est également envisagée. L’objectif stratégique du conglomérat nigérian de porter ses capacités de production de ciment à 77 millions de tonnes par an d’ici 2019, contre 46 millions au 31 décembre 2017.
Avec jeuneafrique