La fondation Didier Drogba, lancée en 2007, a-t-elle arnaqué ses donateurs ? C’est ce dont l’accuse le quotidien britannique Daily Mail dans une enquête parue mercredi. Le joueur ivoirien a aussitôt démenti les accusations et annoncé qu’il allait poursuivre le journal en justice.
Dans une enquête au vitriol menée par trois journalistes, le Daily Mail assure, mercredi 13 avril, que, selon ses informations, la fondation Didier Drogba aurait, en 9 ans d’existence, utilisé moins de 1% des dons reçus de ses soutiens, parmi lesquels Bono, chanteur de U2, les footballeurs Frank Lampard et John Terry ou encore le tennisman Roger Federer.
« Des stars et des hommes d’affaire ont donné plus de 1,7 millions de livres sterling [2,13 millions d’euros, ndlr] à la fondation de l’ancien joueur de Chelsea. Pourtant, étrangement, les comptes montrent que 14 115 livres [17 500 euros] seulement ont été dépensées dans des causes humanitaires », explique ainsi le Daily Mail, qui évoque la construction d’un hôpital en Côte d’Ivoire.
Soirées mondaines
« La fondation avait annoncé que les fonds récoltés permettraient de construire au moins cinq cliniques en Côte d’Ivoire mais une seule a été construite et celle-ci est toujours vide, sans personnel et sans équipement », prétend le Daily Mail.
Le journal ajoute que plus de 550 000 euros ont en revanche été dépensés par la fondation dans l’organisation de soirées de levée de fonds, où se croisaient des sportifs et des proches de la famille royale britannique.
« Je n’ai commis aucune faute », réagit Drogba
Suite aux allégations du Daily Mail, une enquête va être menée par la Charity commission, en Grande-Bretagne, celle-ci ayant qualifié les soupçons pesant sur la fondation de « préoccupants ». Didier Drogba a quant à lui déjà réagi, via un communiqué publié sur les réseaux sociaux, en défendant son action.
« Je n’ai commis aucune fraude, aucune corruption, aucun manque de management, aucun mensonge », assure-t-il, en précisant avoir envoyé au Daily Mail, avant la publication de l’enquête, « 67 pages de documents indiquant que leurs informations étaient incorrectes et diffamatoires ».
« Ils ont décidé d’ignorer les faits, ce qui me pousse donc à engager une procédure juridique contre eux », ajoute l’ancien joueur de Chelsea. « Leurs tentatives engagées pour détruire le travail de ma fondation ne me dissuaderont pas ni ne m’empêcheront de continuer le travail que j’ai commencé », conclut-il.
avec jeuneafrique