L’Afrique, continent le plus pauvre de la planète, compte plus de 145 000 individus fortunés. Ce club de privilégiés, que les banquiers privés appellent dans leur jargon les High net worth individuals (HNWI), n’est plus exclusivement composé d’une caste de chanceux héritiers et de princes endogames. On y trouve de plus en plus des self-made men qui travaillent dur pour fructifier leur argent, dépensent fastueusement et consacrent une partie de leur fortune à des œuvres philanthropiques. Plongée dans l’univers feutré de l’Afrique des grandes fortunes.
Toujours plus nombreux, et plus riches ! Alors que les Bourses n’ont pas fait d’étincelles et que les prix des matières premières peinent à remonter durablement la pente, les grandes fortunes africaines ne connaissent pas la crise. Selon l’édition 2017 de l’étude «Africa Wealth Report» que publient chaque année le cabinet de recherche britannique New World Wealth et AfrAsia Bank, l’Afrique comptait à fin 2016 quelque 145 000 individus fortunés (High net worth individuals/HNWI).
Le Malien Mansa Moussa reste à ce jour l’homme le plus riche de tout les temps.
La fortune cumulée de ces personnes détenant un patrimoine d’au moins un million de dollars, hors résidence principale, s’est élevée à 800 milliards de dollars. Entre 2006 et 2016, le nombre de ces nantis africains a enregistré une croissance de 19% tandis que leur magot s’est étoffé de plus de 300 milliards de dollars.
Entre 2006 et 2016, le nombre de ces nantis africains a enregistré une croissance de 19% tandis que leur magot s’est étoffé de plus de 300 milliards de dollars.
L’Afrique du Sud est largement en tête du classement des pays où vivent ces grandes fortunes avec 40 400 personnes, devant l’Egypte (18 100) et le Nigeria (12 300). Mais c’est l’Ile Maurice qui arrive en tête du classement des pays africains ayant enregistré la plus forte croissance du nombre de HNWI vivant sur son sol entre 2006 et 2016. Cet Etat insulaire de l’océan Indien a vu le nombre de ses milliardaires, multi-millionnaires et millionnaires grimper de 230% durant la période sous revue, à 3800 personnes.
Quatorze autres pays du continent ont enregistré des hausses à deux ou trois chiffres du nombre de leurs super-riches entre 2006 et 2016, dont l’Ethiopie (219%) et le Rwanda (107%).
En 2017, le continent africain comptait 22 970 personnes ayant une fortune de plus de 5 millions de dollars.
Un rapport plus récent publié par le cabinet de conseil en immobilier Knight Frank a, d’autre part, fait ressortir que le continent le plus démuni du monde comptait en 2017 quelque 22 970 personnes ayant une fortune de plus de 5 millions de dollars contre 21 460 en 2016.
Intitulée «Wealth Report 2018», cette étude dénombre aussi 1190 Africains possédant plus de 50 millions de dollars en 2017 contre 1110 en 2016.
Le nombre des ultra-riches africains disposant d’une fortune de plus de 500 millions de dollars est, quant à lui, resté stable, à 80 personnes.
Cette étude dénombre aussi 1190 Africains possédant plus de 50 millions de dollars en 2017 contre 1110 en 2016. Le nombre des ultra-riches africains disposant d’une fortune de plus de 500 millions de dollars est, quant à lui, resté stable, à 80 personnes.
Les cryptomonnaies séduisent, l’or perd de son éclat
L’étude de Knight Frank, qui a sondé 500 banquiers privés et conseillers en gestion de patrimoine représentant 50 000 clients à travers le monde, montre que les membres du club des super-riches africains sont majoritairement aux antipodes du cliché éculé des gens oisifs sirotant sans discontinuer du champagne Dom Perignon à bord de leurs yachts de luxe, au point de devenir rapidement gras et déprimés à force d’inactivité et d’absence d’objectifs… La grande majorité de ces personnes fortunées ne sont pas des noctambules qui passent leur temps à peigner la girafe. Ils travaillent et s’occupent de leurs investissements. Pour eux, devenir riche demande du travail… Le rester également.
En savoir plus https://www.agenceecofin.com/la-une-de-lhebdo/2303-55492-comment-les-afr…