Pour la Russie, les accusations de Londres dans le cadre de l’affaire Skripal, cet ancien agent double qui a été empoisonné avec sa fille Ioulia, «frôlent le banditisme», a indiqué le porte-parole du Président russe.
Les déclarations du Royaume-Uni, qui affirme que Moscou est impliqué dans l’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, sont à la limite du «banditisme», selon Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe.
«C’est d’une goujaterie incroyable. Surtout que personne n’a jamais eu affaire à une situation où un pays se voit avancer une accusation qu’on ne peut pas lui formuler et qu’on ne tente même pas de lui formuler. Nous pouvons constater que c’est un cas sans précédent où les affaires internationales frôlent probablement le banditisme. Qu’y a-t-il derrière? Les problèmes intérieurs du Royaume-Uni, les problèmes de ses relations avec ses alliés ou quelque chose d’autre? Cela ne nous concerne sans doute pas. Ce qui nous concerne, ce sont les moyens de faire face à cette provocation», a souligné Dmitri Peskov dans une interview à la chaîne de télévision russe NTV.
Il a fait remarquer que Vladimir Poutine gardait dans cette situation «un calme absolu, un sang-froid absolu».
La situation sur la scène internationale n’est pas une priorité pour lui. «Ses priorités, ce sont les problèmes intérieurs», a-t-il poursuivi.
«À la différence de ses interlocuteurs outre-Manche, il [Poutine, ndlr] reste absolument correct. Il a formulé notre position dès le début en disant que nous nous occupons avant tout de nos affaires intérieures et que l’incident s’était produit chez vous. Vous devez donc y voir clair et seulement après faire des déclarations. Telle est la position de Poutine», a-t-il rappelé.
Sergueï Skripal et sa fille ont été retrouvés inconscients le 4 mars 2018 aux abords d’un centre commercial de Salisbury, en Angleterre.
Recruté comme agent double par les services britanniques en 1995 et condamné en Russie à 13 ans de prison pour trahison, il a obtenu l’asile au Royaume-Uni en 2010 après un échange d’agents de renseignements.
Le 11 mars, la Première ministre britannique, Theresa May, a accusé la Russie d’implication dans l’empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, sans toutefois présenter de preuves tangibles pour appuyer ses allégations, avant d’expulser 23 diplomates russes du Royaume-Uni. Moscou a qualifié ces accusations de «cirque» avant d’expulser à son tour 23 diplomates britanniques.
Avec sputnik