Le premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan a accueilli son homologue tunisien Habib Essid à Abidjan le lundi 25 avril, à l’occasion du premier forum économique ivoiro-tunisien. Alors que le printemps arabe a impacté les échanges entre les deux pays, la Tunisie entend désormais rattraper son retard et investir en Côte d’Ivoire.
La Tunisie, qui a été l’un des premiers pays du Maghreb à investir en Côte d’Ivoire, doit aujourd’hui rattraper son retard.
Les soubresauts de l’économie tunisienne, dans la foulée du printemps arabe, ont beaucoup pesé sur ses relations économiques avec son partenaire ivoirien, tandis que le voisin marocain renforçait ses positions dans la première économie d’Afrique de l’Ouest francophone.
Le volume des échanges commerciaux entre la Tunisie et la Côte d’Ivoire est passé de 22,4 milliards de F CFA en 2010 (soit environ 34 millions d’euros) à 28,9 milliards de F CFA en 2015. Une hausse de +29 % en cinq ans, soit un taux de croissance annuelle de +5,2 %, qui reste toutefois « bien en deçà du potentiel économique important de nos deux pays », a déploré Daniel Kablan Duncan, alors que la Côte d’Ivoire connaît une croissance annuelle proche de 9 % depuis 2012. Durant la première moitié des années 2000, les échanges commerciaux entre les deux pays augmentaient en moyenne de + 8 % par an.
« Nous devons consolider nos liens dans plusieurs domaines », a insisté le premier ministre ivoirien lors du forum, ouvert en marge de la 8ème session de la grande Commission mixte de coopération ivoiro-tunisienne. Dans le cadre de son Programme national de développement (PND) 2016-2020 de la Côte d’Ivoire, un investissement global de 30 000 milliards de F CFA (dont 18 000 milliards de F CFA pour le secteur privé) est prévu dans le pays. Et la Côte d’Ivoire attend que les opérateurs économique tunisiens y soient impliqués.
Pour sa part, le Premier ministre tunisien Habib Essid, accompagné à Abidjan de plus 70 entrepreneurs, a indiqué que la compagnie nationale Tunisair allait passer à un vol quotidien entre Tunis et Abidjan, contre les trois vols hebdomadaires actuels. « Cela traduit le dynamisme des affaires et permet de mieux renforcer la coopération économique entre nos deux pays », a-t-il estimé.
Miser sur la compétitivité industrielle
Les entreprises tunisiennes présentes à Abidjan viennent de plusieurs domaines : la finance, le BTP, la santé, les TIC, l’électrification rurale … Il n’est pas exclu que des banques tunisiennes s’implantent également en Côte d’Ivoire pour accompagner les investissements dans le pays.
« Nous venons parce que nous avons confiance. Nous allons rattraper notre retard en misant sur notre compétitivité industrielle. Nous exportons environ 13 milliards d’euros de produits manufacturés dans le monde. Un atout à mettre au service de la Côte d’Ivoire », a confié à Jeune Afrique Tarak Cherif, le président de la Confédération nationale des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT).
avec jeuneafrique