C’est dans cet espace commercial d’à peine 1m50 que la jeune fille de 25 ans, manifestement à l’étroit, conçoit et réalise diverses décorations sur les sacs de ses clientes.
“J’essaie de créer des designs pour les chaussures. Quand je regardais les gens le faire ça me plaisait et je m’y suis intéressée. J’ai donc décidé de me lancer en faisant mes propres créations. Je fais des décorations sur toutes sortes de sacs qu’on m’apporte. Vous me dites quel style vous voulez, je le fais, mais souvent je fais aussi mes créations que je propose aux clients”, témoigne la jeune créatrice.
D’abord vendeuse de bijoux, elle a décidé il y a quelques mois presque par obligation, de suivre une formation d’un an en designer de sacs pour réussir sa reconversion.
Son nouveau travail est pour elle une véritable manne qui lui permet de garantir ses dépenses quotidiennes. Mais aussi de faire des économies avec pour ambition d’agrandir son petit business.
C’est également le souhait de Marguerite qui elle s’est spécialisée dans la décoration des sandales, toujours avec des perles.
C’est grâce à ses économies d’ancienne aide vendeuse au marché central de Douala que la jeune fille a financé sa formation, puis se lancer à son propre compte, un pari réussi.
Marguerite aime son travail qui lui a permis de reprendre ses études de banque et finances en cours du soir. Faute de moyens elle avait dû marquer une longue pause. Aujourd’hui elle voit grand et n’envisage en aucun cas d’arrêter.
“J’aime ce que je fais. Je suis étudiante en banques et finances. J’espère qu’à la fin de mes études je trouverai un emploi par la grâce de Dieu. Mais je vais continuer mon business même si j’ai un emploi quelque part, je ne vais pas arrêter”, déclare-t-elle.
Le métier de « designer d’objets » qui a fait son apparition récemment à Douala, n’a pas attiré que les jeunes filles.
Les hommes aussi investissent le secteur comme ce jeune trentenaire arrivé dans le milieu par nécessité.
Il a choisi le montage des colliers et bracelets.
Sa sœur s’investit dans la décoration de toutes sortes de chaussures, les deux fonctionnent en véritable duo d’affaires et ça marche.
Pour l’instant l’activité tourne au mieux mais trouver l’inspiration reste la plus grosse difficulté pour tous ces jeunes.
Ces initiatives contribuent à réduire la paupérisation des jeunes dans un pays où le taux de chômage en 2015 a atteint les 15 % de sources officielles, alors que 55 % des jeunes qui représentent plus de la moitié de la population active sont sans emploi d’après le Bureau international du travail (BIT).
Avec BBC