Après Strasbourg, qui a été la première ville de France à se lancer dans le «sport sur ordonnance» en 2012, c’est au tour de Paris d’officialiser son intérêt pour le concept. L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui regroupe 39 établissements dans la région parisienne, et l’État ont signé mardi après-midi une convention pour l’accueil de 750 malades chroniques sur des plateformes dédiées à la pratique sportive.
Le sport sur ordonnance repose sur le constat que la pratique d’une activité physique peut significativement améliorer l’état de santé et le pronostic de malades chroniques. Faire du sport – pas à un niveau olympique évidemment, mais de façon régulière et encadrée – permet par exemple de réduire le risque de rechute après un cancer du sein, du côlon ou de la prostate, ou un infarctus. Mais pour s’assurer d’une assiduité suffisante, et offrir aux malades un cadre adapté à leurs besoins spécifiques, la pratique sportive est proposée dans un cadre dédié, avec des éducateurs formés. L’amendement Fourneyron, du nom de l’ex-ministre des Sports (2012-2014) redevenue députée, médecin du sport de formation, en a fait entrer le principe dans la loi santé de 2015. Outre l’initiative strasbourgeoise, le concept est déjà développé depuis plusieurs années de façon indépendante par des hôpitaux ou des associations.
200 places pour les jeunes
Créée par un oncologue et un sportif de haut niveau en 2000, la Cami est sans doute la plus emblématique. Elle fédère des associations départementales ou régionales proposant des séances sportives aux personnes atteintes de cancer dans une soixantaine de centres en France.
À Paris, l’AP-HP disposera de 200 places dédiées aux enfants et aux adolescents à l’hôpital Robert-Debré (XIXe arrondissement) et de 550 autres pour les adultes à l’Hôtel-Dieu (IVe arrondissement). Les personnes souffrant de BPCO, du sida, de maladies rhumatismales inflammatoires ou de cancers seront les premiers bénéficiaires. «L’État financera les équipements et les éducateurs», précise Étienne Grass, directeur du pilotage de la transformation à l’AP-HP. «Nous sommes convaincus que le bilan médico-économique sera gagnant. Dans le cancer du sein, le pronostic vital est amélioré de 20 à 50 % à six mois lorsque la patiente pratique une activité sportive.»
avec figaro