L’avocat de Saïf al-Islam Kadhafi confirme la candidature de ce dernier pour l’élection présidentielle en Libye, qui pourrait avoir lieu courant 2018. Et Khaled Al-Ghwail d’ajouter que le second fils de Mouammar Kadhafi «a de nombreux partisans».
Le fils de l’ancien chef d’Etat Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam, qui compte participer à l’élection présidentielle cette année en Libye, serait largement soutenu par les classes populaires qui verraient en lui un sauveur de la Libye, selon son avocat Khaled Al-Ghwail. Ce dernier, interrogé par RT le 22 mars, confirme également la volonté de Saïf al-Islam Kadhafi de briguer un mandat présidentiel et estime que son client aurait de bonnes chances de gagner : «Saïf al-Islam a de nombreux partisans. Ce sont des gens ordinaires. Même ceux qui se sont déjà engagés dans la cause [du printemps arabe] soutiennent maintenant la vision globale de Saïf al-Islam Kadhafi.»
Le pays est actuellement en plein trouble après l’opération militaire de 2011, menée par l’OTAN et la France, qui avait engendré la chute et la mort de Mouammar Kadhafi. Depuis, la Libye fait face un morcellement de son territoire et deux autorités se disputent aujourd’hui le pouvoir.
D’un côté, le gouvernement d’union nationale, reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli. De l’autre, une autorité exerçant son pouvoir dans l’est du pays, avec le soutien du maréchal Khalifa Haftar qui tient sa légitimité de ses succès militaires sur le terrain. D’autres zones sont, quant à elles, contrôlées par des milices locales.
«Saïf al-Islam est capable d’unir les Libyens autour de sa personne, sur la base des intérêts nationaux […] avec un projet de réforme qui devrait conduire la Libye vers le calme», a assuré Khaled Al-Ghwail.
Les divisions au sein du pays rendent malgré tout la tenue de l’élection, incertaine. L’organisation Human Rights Watch (HRW) a d’ailleurs estimé le 21 mars que la situation actuelle en Libye, plongée dans le chaos politique et l’insécurité, ne permettait pas la tenue d’élections libres et transparentes. La communauté internationale presse pourtant les autorités du pays de tenir des élections en 2018, censées départager les camps politiques rivaux. 2,4 millions d’électeurs ont été d’ailleurs enregistrés par la commission électorale nationale (HNEC), sur une population de 6 millions. Le président de la Commission électorale libyenne, Imad al-Sayeh, souhaite que les prochaines élections présidentielles et législatives se tiennent avant le 30 septembre 2018.
Saïf al-Islam Kadhafi, une campagne libyenne depuis Tunis ?
Saïf al-Islam Kadhafi avait, quant à lui, annoncé le 19 mars, par le biais de l’un de ses porte-paroles, Aymen Bourass, depuis Tunis, sa candidature sous la bannière du Front populaire pour la libération de la Libye (FPLL).
Toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité, Saïf al-Islam Kadhafi avait été libéré en juin 2017 dans le cadre d’une amnistie générale proclamée par le Parlement installé à Tobrouk, après avoir été détenu près de six ans par la brigade Abou Bakr al-Sadiq, l’un des groupes armés contrôlant la ville de Zenten, au nord-ouest de la Libye. Depuis, il se serait réfugié dans la capitale tunisienne, selon plusieurs médias. Il n’est pas apparu en public depuis juin 2017.
Après sa libération, les allées et venues exactes de Saïf al-Islam Kadhafi sont restées inconnues. Ses propositions politiques sont transmises sur le terrain par les membres de PFLL, qui sont dispersés à travers la Libye.
Avec rtfrance