Les fermetures d’hôtels menacent le tourisme dans l’Hexagone. L’an dernier, plus de 800 établissements ont fermé leurs portes. Même les locations touristiques comme Airbnb ne suffiront pas à pallier le manque. Explications.
Airbnb et consorts ont de quoi se frotter les mains. Sans vraiment le vouloir, la France pourrait un jour devoir compter sur ces plateformes de location entre particuliers pour continuer à héberger ses millions de touristes. Car un risque de pénurie d’hôtels plane sur l’Hexagone. L’an dernier, 819 établissements (25.303 chambres au total) ont fermé, réduisant leur nombre à 17.728 (pour 652.070 chambres), selon une étude du cabinet d’études MKG Group relayée par Le Figaro.
Il n’y a jamais eu autant de fermetures d’hôtels en 20 ans. Et le phénomène touche désormais les chaînes et les petits indépendants, les zones rurales comme les périphéries mal desservies des villes, souligne le quotidien économique. On est donc loin du pic de 1995 où la France comptait plus de 21.000 hôtels. “La France fanfaronne sur le nombre de touristes qu’elle accueille, mais sa locomotive hôtelière est grippée depuis une dizaine d’années, déplore Georges Panayotis, président fondateur de MKG Group. Elle n’aura bientôt plus les moyens de ses ambitions.”
Problème structurel
La France est toujours numéro un dans le coeur des touristes. Selon le ministère français des Affaires étrangères, le nombre de visiteurs en 2017 pourrait atteindre 89 millions de personnes. Et d’après les prévisions du gouvernement, le cap des 100 millions devrait être franchi d’ici à 2020. Problème: il n’y a pas assez de chambres pour les accueillir. “Même les locations saisonnières comme Airbnb ne suffiront pas à compléter le manque”, prévient le spécialiste.
Rien qu’à Paris et sa région, il manquerait environ 10.000 lits. Mais d’autres destinations très prisées comme la Côte d’Azur, la Bourgogne, la Champagne ou le Val de Loire ne disposent pas d’une offre hôtelière suffisante pour héberger tout le monde. Selon Georges Panayotis, le problème est avant tout structurel. Dans un secteur qui exige beaucoup de capitaux, “les investisseurs privés et même les plus grandes chaînes d’hôtels préfèrent se développer à l’étranger, où les rendements sont plus élevés”.
Avec bfm