Jason Calacanis, l’un des premiers investisseurs d’Uber, propose un coup de pouce de 100.000 dollars à tout start-upper qui voudrait créer un réseau social respectueux des données personnelles de ses utilisateurs.
L’entrepreneur américain propose également aux sept équipes lauréates de rejoindre son incubateur, pour douze semaines de formation intensive. Pour participer, seules quelques questions simples sont répertoriées dans un formulaire. Les équipes, qui peuvent présenter des projets déjà existants, seront jugées sur leur capacité à “passer à l’action”.
Interrogé par CNBC, Jason Calacanis a récemment qualifié d'”horrible” le travail de Mark Zuckerberg au sein de Facebook et estimé qu’il devrait être remplacé par la numéro deux du groupe, Sheryl Sandberg. Depuis plusieurs jours, la société Cambridge Analytica est accusée d’avoir illégalement acquis les données de 50 millions d’utilisateurs du réseau social et de les avoir mises à profit pour orienter le résultat de l’élection présidentielle américaine de 2016.
Une somme modeste
La somme proposée par Jason Calacanis, bien que confortable, n’en reste pas moins dérisoire par rapport aux réels besoins financiers que nécessiterait la création d’un réseau social de l’ampleur de Facebook. À titre de comparaison, Mark Zuckerberg a déboursé 200.000 dollars en 2004 pour acquérir le nom de domaine Facebook.com. En juin 2004, Peter Thiel, fondateur de PayPal, a injecté 500.000 dollars pour acquérir 10,2% de la société. 150.000 étudiants étaient alors inscrits sur le réseau. Le fondateur de Palantir a revendu ses parts en 2012, pour plus de 1 milliard de dollars, rapporte CNN.
Si l’affaire Cambridge Analytica éclaire sous un angle nouveau l’exploitation abusive des données personnelles par les plateformes Web, Jason Calacanis est loin d’être le premier investisseur à se pencher sur la création d’un réseau social plus éthique. Mélange de Facebook, Instagram, Twitter et Pinterest, l’application Vero, présentée comme un “réseau social véritable” a connu un succès fulgurant fin février en raison de son modèle économique dénué de publicités. De même pour Ello, en 2014, qui est rapidement tombé dans l’oubli.
Si ces services répondent à une vraie demande des internautes pour du Web sans publicité ou ciblage en ligne, tous se heurtent à une difficulté similaire. Avec plus de deux milliards d’utilisateurs par mois, Facebook bénéficie d’un effet de réseau particulièrement difficile à contrer. Les internautes sont nombreux à critiquer les défauts des réseaux sociaux, sans pour autant les abandonner.
Avec bfm