Objectifs irréalisables, journées à rallonge… Jongler entre les exigences du boss, les sollicitations des collègues et les impératifs familiaux… le boulot relève parfois de la mission impossible. Voici comment braver ses périls.
LES PROJETS : SOIGNEZ LE STAFFING MANAGER
«C’est une astuce de consultants : bichonner le staffing manager pour intégrer les missions qui vous arrangent», raconte Alexandre des Isnards, auteur de L’open space m’a tuer (Pocket). Dans votre boîte, ciblez le directeur des projets ou de l’organisation. Et faites-vous-en un allié pour choisir vos missions.
LES TEMPS MORTS : DÉGUSTEZ-LES EN DOUCE
Les temps morts au bureau ? Ca n’existe presque plus ! Alors, profitez-en sans vous faire remarquer. Des allers-retours intempestifs à la cafétéria auraient tôt fait de vous trahir. Restez plutôt sagement derrière votre ordinateur en prenant un air concentré. Et si on vous surprend à surfer sur un réseau social, expliquez que vous êtes en quête de signaux faibles sur l’évolution des goûts des consommateurs.
LES HORAIRES À RALLONGE : PLANQUEZ-VOUS EN RENDEZ-VOUS
C’est entre deux rendez-vous client que les commerciaux prennent leur pause. Imitez-les : rien de tel qu’un meeting à l’extérieur en fin de journée pour s’éclipser et rentrer avant 19 heures à la maison. «Si vous êtes performant, assumez votre anticonformisme et partez à 18 heures», suggère Jean-Louis Muller, expert auprès du groupe Cegos. Il y a fort à parier que vos collègues râleront plus que votre patron.
LES DÉLAIS : RÉPONDEZ AUX URGENCES SANS VOUS METTRE LA PRESSION
La deadline de votre projet approche et vous êtes assailli d’e-mails et de coups de fil ? Qu’ils émanent d’un client ou du boss, ces messages de relance ont leur parade : «Dès que possible.» Une formule magique qui devrait tenir les importuns à l’écart trois ou quatre jours. «L’important n’est pas d’apporter une réponse aux urgences, mais de montrer que l’on est soi-même dans l’urgence», constate Alexandre des Isnards.
DANS L’OPEN SPACE : AMÉNAGEZ DES TEMPS DIFFÉRENTS
Inspirez-vous des professionnels des espaces partagés. Dans les locaux de Remix Coworking à Paris, une musique adaptée au moment de la journée et à l’humeur des coworkers est diffusée en sourdine. Instaurez dans votre open space des règles partagées, avec des temps forts réservés à la concentration, où le silence s’imposera à tous, et des temps faibles de détente, au cours desquels la musique ou le bruit seront acceptés
LES OBJECTIFS : VISEZ LA MOYENNE
Votre boss vous met la pression sur les objectifs ? «Première option, analyse Jean-Louis Muller, cela veut dire qu’il vous considère comme un crack. Profitez-en alors pour évoquer discrètement une augmentation ou une promotion. Seconde option, cette pression témoigne au contraire de ses doutes concernant vos performances. Dans ce cas, posez-lui franchement la question : à défaut d’autre chose, vous lui ferez comprendre que vous avez au moins l’intelligence de la situation.»
En toute hypothèse, ne jouez pas l’élève modèle ou le sprinter solitaire en cherchant obstinément à atteindre des objectifs stratosphériques qui vous détacheraient du reste de la meute. Contentez-vous de faire le nécessaire pour être juste au-dessus de la médiane de votre service. Vous ne serez jamais jugé que par rapport aux autres !
♦ APPRENEZ À COACHER VOTRE ENTOURAGE
La famille, c’est sacré. Mais si elle bride votre ambition ? Sachez louvoyer entre ses exigences et vos aspirations.
Négociez des weekends au boulot
Le dossier en cours nécessite de sacrifier des week-ends ? Gardez-vous de tomber dans deux travers. Le premier : jouer la victime en pleurnichant que refuser signerait votre arrêt de mort professionnel.
Le second : annoncer que votre travail prime et que vous passerez vos cinq prochains dimanches en compagnie de votre boss bien aimé. «Mettez en avant votre plaisir à travailler sur ce dossier, mais aussi votre souhait de préserver l’équilibre familial. Laissez votre conjoint suggérer une organisation : préserver un week-end par mois, rallonger les vacances d’été… », conseille Jean-Louis Muller, expert auprès du Cegos.
Surfez entre plage et conf-calls
Nommé sur un gros projet avant l’été, vous ne pouvez concevoir de vous couper deux semaines de votre équipe ? Conciliez travail et détente sur la plage… à condition de ne pas faire les deux en même temps. Mettez-vous d’accord avec vos proches sur une ou deux heures par jour consacrées aux conf-calls ou à vos e-mails. Et n’y dérogez pas. Si votre téléphone sonne pendant l’apéro, prenez sur vous et ne décrochez sous aucun prétexte.
Adaptez votre discours à l’auditeur
Tout porteur de projet en a fait l’expérience : entre rabat-joie et passionnés, difficile de savoir à qui l’on s’adresse. Fondatrice du cabinet Ithaque Coaching, Sylvaine Pascual propose de vous adapter à votre interlocuteur. Un ami hyperenthousiaste vit la création de votre entreprise par procuration, menaçant de vous vampiriser ? Ne lui parlez qu’avec parcimonie de votre projet. Aux trouble-fête, ne confiez que les avancées positives. Et réservez vos doutes aux oreilles vraiment bienveillantes.
Soyez exemplaire pour vos ados
Votre reconversion dans l’artisanat inquiète vos enfants ? «Expliquez-leur que choisir de donner du sens à son travail implique de renoncer à d’autres plaisirs, plus matériels. Mais que vous y gagnerez en paix intérieure, et eux aussi», suggère Sylvaine Pascual.
Ne cherchez pas à vous justifier
Beau-papa s’interroge sur les raisons qui vous poussent à monter un gîte de yourtes dans l’Ardèche ? La règle d’or : ne jamais se justifier, au risque de donner le sentiment de chercher à se convaincre soi-même. «Contentez-vous de partager votre enthousiasme et résumez votre stratégie en trois points», conseille Sylvaine Pascual.
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