La technologie de l’impression 3D a déjà bouleversé grandement certains secteurs d’activité comme la médecine. Et visiblement, cela est loin d’être terminé.
Alors qu’est présentée à Dubaï la plus grande imprimante 3D du monde, de nombreux scientifiques se montrent enthousiastes sur les perspectives offertes par cette nouvelle technologie. Les imprimantes 3D sont déjà entrées dans les mœurs s’agissant de certains domaines comme la médecine, l’aéronautique ou même… l’alimentation. En France, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) préconise même l’enseignement de cette technologie aux enfants de cinq ans. A l’occasion du Gitex de Dubaï, salon incontournable des nouvelles technologies, RT zoome sur cinq «inventions» actuelles ou à venir que l’impression 3D a rendues possibles .
1. Des armes
Ce n’est pas l’invention la plus rassurante, mais elle marque tout de même une révolution. Un Américain, Cody Wilson, a en effet été le premier à réussir à produire, grâce à une imprimante 3D de sa conception, une arme à feu entièrement en plastique. Invisible pour les détecteurs de métaux, il ne faut, après l’achat de l’imprimante, que quelques euros pour la produire.
A l’heure actuelle toutefois, cette arme ne peut tirer qu’une seule balle. Cody Wilson avait d’ailleurs mis les plans de cette arme sur Internet, mais le gouvernement américain l’a obligé à les retirer. Ce qui n’empêche pas ce dernier de circuler sur certains sites internet.
Un an plus tard, en janvier 2014, le Texan avait réussi une autre prouesse : il avait présenté une imprimante 3D capable de créer un fusil d’assaut. Une initiative qui inquiète car cette invention permettrait à tout le monde de fabriquer une arme à feu chez soi. D’autant plus inquiétante, que ces armes en plastique ne sont pas numérotées, comme le sont habituellement les armes à feu.
Pour les armées ou la police en revanche, ces créations sont intéressantes car peu coûteuses et reproductibles pratiquement à l’infini.
2. Des prothèses
Une utilisation bien plus positive de l’imprimante 3D. Le 17 août 2015, le jeune Français Maxence Contegal, âgé de 6 ans, a reçu une «main de super héros». Né sans main, le jeune garçon a en effet bénéficié d’une main artificielle conçue au moyen d’une imprimante 3D. L’avantage principal : le coût. Il ne faut débourser que 50 à 200 euros, en fonction de la taille, pour une prothèse réàlisée avec une imprimante 3D alors qu’une prothèse traditionnelle est facturée entre 5 000 et 9 000 euros. Autre avantage de la main artificielle obtenue grâce à l’imprimante 3D : elle est simple à réaliser et peut être produite très rapidement en série.
Autre prothèse, celle de la mâchoire. En 2012, une mâchoire artificielle conçue grâce à une technique innovante d’imagerie 3D a été implantée à une patiente aux Pays-Bas. Cela lui a notamment permis de retrouver l’usage de la parole. Là encore, le coût est inférieur à celui d’une prothèse classique. Une oreille ou un cartilage de nez ont également été implantés. Tout comme un genou ou une hanche.
3. Des organes
Toujours dans le domaine médical, il s’agit, selon les chercheurs, de l’étape suivante. D’ici dix à 20 ans, de nombreux médecins estiment que l’on pourra recréer un organe complet. Une entreprise californienne imprime d’ores et déjà des tissus vivants grâce à une bioencre. Ces tissus servent aujourd’hui à tester des médicaments, mais pourraient devenir, dans quelques années, capables de remplacer un rein, un cœur ou même des morceaux de peau.
4. De la nourriture
Cela parait fou mais l’imprimante 3D pourrait prochainement être capable de produire de la nourriture. La Nasa, l’agence spatiale américaine, a ainsi subventionné à hauteur de 125 000 dollars un prototype d’imprimante visant une production automatisée d’aliments. De quoi fournir aux astronautes de quoi se nourrir durant leurs longs séjours spatiaux. Le principe, bien qu’assez fou, est finalement assez simple : il s’agit d’utiliser des poudres comestibles à la place de l’encre.
Pour débuter, la Nasa cherche à imprimer une pizza : l’imprimante commencera par imprimer une pâte, la fera cuire pendant que la sauce tomate en poudre sera mélangée à de l’eau et de l’huile pour imprimer de la sauce tomate. Une «couche de protéines» sera ensuite imprimée par-dessus.
Si la Nasa pense avant tout à ses astronautes, ce genre de machine pourrait aussi, estiment les créateurs de l’imprimante, remédier à des pénuries alimentaires dans le monde.
5. Des maisons
Cela paraît aujourd’hui difficile à imaginer, mais une société italienne vient de présenter une imprimante 3D capable de créer une maison de 6 mètres au sol. Le genre de produit qui pourrait se révéler précieux pour répondre à une crise humanitaire, a expliqué son créateur. Immense, cette imprimante peut en effet prendre pour matière première à peu près tout ce qui se trouve à proximité d’elle pour en faire des sortes de briques. Une fois empilées, ces briques se solidifient et créent des murs qui forment une habitation qui ne demande pas beaucoup d’entretien. Selon l’entreprise, cette imprimante peut construire une habitation en une semaine. Précieux quand l’ONU estime qu’il faudrait, pour loger toute la population mondiale, construire 100 000 habitations par jour d’ici à 2030.
Moins sommaire, mais tout aussi étonnant, les Emirats arabes unis (UAE) envisagent de construire prochainement des bureaux grâce à une imprimante 3D. Cette fois-ci, même le mobiliser sera compris !
Bonus : une station spatiale
C’est pour l’instant une utopie, mais l’idée de construire une base spatiale sur la lune réalisée par une imprimante 3D n’a pas été lancée par n’importe qui. L’Agence spatiale européenne (ESA) estime ainsi qu’il serait plus simple de créer une base habitable sur la Lune grâce à une imprimante 3D plutôt qu’en y transportant des dizaines de tonnes de matériel. Une idée qui permettrait de réduire les coûts d’une station spatiale de près de… 90%. Car tous les matériaux sont disponibles sur la Lune. Selon un cabinet d’architecte qui travaille avec l’ESA, un immeuble pourrait être réalisé en moins d’une semaine.