L’offensive de charme d’Emmerson Mnangagwa continue avec cette fois, le Commonwealth comme cible. Le nouvel homme fort d’Harare a entamé les consultations pour un retour dans l’organisation, après un départ décidé il y a 15 ans par son prédécesseur Robert Mugabe.
Le Zimbabwe continue son offensive de charme à l’international, en témoigne les consultations menées actuellement sur un possible retour au sein du Commonwealth. Selon une déclaration faite au parlement par Sibusiso Moyo, ministre zimbabwéen des Affaires étrangères, rien n’empêcherait Harare de rejoindre le groupe constitué par 53 pays et dont la plupart sont d’anciennes colonies britanniques.
Le processus de retour lancé
«En fait, le processus est lancé, ce qui signifie que des démarches et des consultations doivent avoir lieu au préalable», a précisé Moyo aux parlementaires. Pour rappel, le Zimbabwe s’est retiré du Commonwealth en 2003 sous décision de l’ancien président Robert Mugabe, suite aux critiques qui lui ont été formulées au lendemain des élections contestées et la saisie de fermes appartenant à des agriculteurs blancs.
Une page que le nouvel homme fort du pays, Emmerson Mnangagawa, souhaite tourner, après avoir poussé Mugabe vers une retraite dorée fin novembre 2017, après près de 40 ans à la tête du Zimbabwe à la suite d’un coup d’Etat (les militaires préfèrent le terme de «transition assistée».
Aujourd’hui, le nouveau président compte renouer avec la communauté anglophone, après avoir effectué un déplacement au dernier forum de Davos, annoncé la mise en place de garanties pour les investisseurs étrangers (notamment la possibilité de rapatrier les fonds) et renforcé ses liens avec Moscou.
Rétablir la confiance par les élections
Mnangagwa a également indiqué qu’il pourrait demander aux observateurs du Commonwealth, de l’Union européenne ou encore des Nations Unies de superviser les élections présidentielles et législatives prévues pour cette année, dont le déroulement conditionnera sûrement les futures relations internationales du Zimbabwe.
Le président par intérim a par ailleurs réitéré son intention de mettre fin à la discrimination entre fermiers blancs et noirs et de trouver une solution à l’indemnisation des propriétaires qui ont perdu leurs biens. Cette opération de séduction commence à porter ses fruits, en témoigne l’annonce par Great Dyke Investments (GDI) d’investir 400 millions de dollars dans la mise en place d’une mine de métaux précieux et d’une fonderie au Zimbabwe.
Mnangagwa tient son premier investisseur
GDI est issue d’un joint-venture entre le groupe russe JSC Afromet et le groupe local Pean East qui compte produire jusqu’à 855 000 onces de métaux du groupe du platine et d’or par an. Le joint-venture a porté son choix sur le site de Darwendale exploitable sur une durée estimée à 35 ans. Selon GDI, l’infrastructure initiale, notamment des routes, de stockage et d’installations résidentielles serait déjà prête, alors que le projet devrait créer 8 000 emplois hautement qualifiés.
Avec latribuneafrique