Un laboratoire clandestin de fabrication d’armes chimiques a été retrouvé dans une zone de la Ghouta libérée des groupes djihadistes par l’armée syrienne. Damas soupçonne les rebelles de vouloir mener des attaques chimiques pour l’en accuser.
L’armée syrienne a retrouvé un atelier clandestin destiné à produire des munitions chimiques en patrouillant dans le village d’Aftris, dans la Ghouta, d’où des groupes rebelles djihadistes ont été récemment chassés.
Le colonel Feruz Ibrahim a expliqué : «Vraisemblablement, les matériaux de ces munitions pourraient avoir été produits dans le cadre d’une accusation sous faux drapeau [selon laquelle] les troupes du gouvernement [syrien] auraient utilisé des armes chimiques.»
La diplomatie syrienne a déjà fait part de ses soupçons quant aux djihadistes de la Ghouta, les accusant de planifier une attaque chimique pour accuser le gouvernement syrien. Faisal Mekdad, vice-ministre des Affaires étrangères, avait souligné que Damas était disposé à coopérer dans le cadre d’une enquête sur les attaques chimiques présumées en Syrie et déplorait que les organisations internationales aient décliné la proposition. Les Occidentaux ont à plusieurs reprises accusé le gouvernement syrien d’avoir mené de telles attaques contre sa population, sans fournir de preuve de telles allégations.
A la tête d’une opération contre les groupes terroristes en Syrie, en coopération avec le gouvernement de ce pays, Moscou avait lui aussi informé avoir reçu des informations via le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie, faisant état de projets d’attaques chimiques des rebelles dans la Ghouta dans le bruit de faire porter le chapeau à Damas.
L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) avait pour sa part supervisé, il y a plusieurs années, la destruction par le gouvernement syrien de son arsenal chimique.
En difficulté dans la Ghouta, Jaych al-Islam scelle un accord avec la Russie
Alors que l’armée syrienne poursuit son offensive contre les groupes djihadistes dans la Ghouta orientale, les islamistes de Jaych al-Islam, qui occupent le nord de l’enclave, ont annoncé le 12 mars avoir conclu un accord avec la Russie, avec l’implication des Nations Unies, afin de permettre l’évacuation rapide des blessés via le couloir humanitaire.
Néanmoins, la situation humanitaire demeure précaire. Les différents groupes de combattants anti-Damas continuent ainsi d’empêcher les civils de rejoindre les territoires contrôlés par les autorités syriennes.
Le 8 mars, le ministère russe de la Défense et le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie ont rapporté qu’un convoi de civils de 300 familles avaient été pris pour cible par les groupes rebelles armés.