La Tuberculose est une réalité en Côte d’Ivoire. Pour lutter efficacement contre cette maladie Alliance Côte d’Ivoire a décidé avec ses partenaires de s’investir dans l’identification des cas et ensuite rompre la chaine de transmission dans toutes ses formes. Dr. Offia Coulibaly Madiarra, Directrice Exécutive, Alliance Côte d’Ivoire nous livre les stratégies de sa structure pour atteindre ses objectifs. Interview.
Quels vos objectifs cette année dans la contre la tuberculose ?
Alliance Côte d’Ivoire vient d’être identifiée comme récipiendaire du fonds mondial dans la lutte contre la tuberculose pour le volet communautaire. A ce titre, nous allons travailler avec environ 25 ONG sur l’étendue du territoire et nos actions vont porter essentiellement sur l’accroissement du dépistage des cas, l’identification des cas dits suspects dans la communauté et la référence de ces cas vers les structures de santé afin que les diagnostics puissent être posés. Et que ceux qui sont identifiés comme les personnes porteuses de la tuberculose puissent bénéficier du traitement assez tôt. Je le répète le traitement de la tuberculose est efficace, gratuit et disponible sur l’ensemble du territoire ivoirien. Deuxièmement, dès qu’une personne est dépistée positive. Nous l’accompagnons avec nos partenaires. Cette personne, dans l’éducation au traitement, nous faisons des visites dans le domicile du malade pour voir si d’autres personnes dans l’entourage du tuberculeux n’ont pas contractées l’infection. Si c’est le cas, nous prenons en charge ces personnes assez tôt afin qu’elles ne propagent pas la maladie. Parce que, ce qui a été constaté, c’est que les taux de mortalité sont élevés chez des personnes qui trainent pendant longtemps leur maladie dans la communauté avant de se rendre dans un centre de santé. Pour nous, l’objectif de cette action communautaire avec la recherche active des cas dans l’entourage du tuberculeux est de faire en sorte ces personnes puissent bénéficier du traitement et d’accroitre les chances de la réussite du traitement. Enfin, nous contribuons au renforcement des capacités des organisations communautaires avec lesquelles nous travaillerons. Nous avons aussi une étroite collaboration avec le Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNLT) en vue d’une meilleure synergie d’action.
En tant que communautaire, quelles sont les actions prévues dans les Centres Antituberculeux (CAT) pour atteindre ses objectifs ?
En tant que communautaire, nous mettons des conseillers communautaires autour des CAT des centres de diagnostic et de traitement de la tuberculose. Nous travaillons également avec des agents de santé communautaire qui font des permanences sur le site. Ils aident à sensibiliser les malades tous les matins, leur donnent des informations justes sur la tuberculose. Après, ils vont dans la communautaire pour faire l’enquête de l’environnement. Ils donnent des conseils sur l’amélioration de l’hygiène c’est-à-dire aéré suffisamment la maison en les éclairant, éduquer les malades sur comment tousser en utilisant des mouchoirs ou dans le coudes pour éviter de transmettre la maladie à son entourage. Regarder aussi dans l’entourage du malade s’il n’y a pas d’autres personnes qui présentent des signes de toux depuis plus de deux semaines pour référer ses patients vers les centres de santé. Mais, l’innovation avec le PNLT est l’analyse des données. Et nous nous sommes rendu compte que certaines zones sont plus infectées. Alors, nous allons renforcer nos actions dans ces zones. Nous appelons cela des stratégies avancées. Il s’agit d’envoyer sur le terrain des équipes constituées d’acteurs communautaires (conseillers et des agents de santé communautaires). Elles sont aidées par des infirmiers et par des techniciens de laboratoire qui iront dans des quartiers précaires, des zones d’accès difficiles pour porter l’information sur la tuberculose ; identifier les tousseurs chroniques et les aider à revenir vers des structures de santé pour leur traitement. Donc, ce sont des actions assez agressives et intensifiées que nous allons mener pour atteindre ses objectifs.
Quelles sont les mesures de préventions contre la Tuberculose ?
La mesure la plus efficace pour rompre la chaine de transmission, c’est d’identifier et de traiter correctement tous les cas de tuberculose. Cette action est vraiment importante. C’est pour cela que nous souhaitons intensifier des actions de proximité pour identifier le maximum de personnes atteintes de la tuberculose. Afin de les mettre sous traitement pour rompre ainsi la chaine de transmission. Une fois qu’on commence le traitement de façon correcte, après deux semaines de traitement efficace, le patient tuberculeux n’est plus contagieux. Le reste des 6 mois de traitement sont des mois qui aident à consolider, à neutraliser et à détruire totalement le virus dans son organisme. L’autre mesure est la vaccination BCG pour tous les enfants de moins de 5 ans. Généralement, les enfants sont vaccinés dès la naissance. Donc, nous lançons un appel aux parents d’aller vacciner leurs enfants contre la tuberculose s’ils ne l’ont pas encore fait.
Que pensez de l’apport des femmes dans la lutte contre la Tuberculose ?
Ce sont les femmes qui en général accompagnent les malades. C’est elles qui s’occupe des malades dans nos communautés. Ce sont elles qui tiennent la maison et qui s’occupent du ménage et des membres de la famille. Dans le cadre de la tuberculose, lorsqu’une personne est contaminée, les mesures d’hygiène dans l’environnement du malade est un aspect très important à prendre en compte. Il faut aérer suffisamment la maison. En général, les femmes aident beaucoup à l’entretien. Elles peuvent contribuer à ce niveau en termes de lutte au niveau de l’environnement. En outre, au niveau de l’éducation du malade, puisque ce sont elles qui prennent soins des malades. C’est donner les conseils, accompagner et soutenir le malade afin qu’il puisse prendre régulièrement ses médicament. Vous savez, la tuberculose à la différence des autres maladies se guérit après 6 mois de traitement correctement observé. Les femmes peuvent jouer un grand rôle dans l’appui à l’observance au traitement et dans l’éducation du malade. Lorsqu’il doit tousser, qu’il puisse se protéger la bouche et le nez et prendre correctement ses médicaments tous les jours.
Est-ce à dire que la femme est un maillon essentiel dans la lutte contre la tuberculose ?
Bien sûr, la femme est un maillon très important dans la lutte contre la tuberculose. Fort heureusement, les femmes sont moins touchées que les hommes par la tuberculose. Mais, elles deviennent beaucoup plus fragiles à la tuberculose pendant les périodes de grossesse. Là, où il faut redoubler d’attention et de rechercher de façon systématique les signes de la tuberculose. Surtout quand une femme est enceinte et tousse plus de deux semaines avec la fièvre, des suaires nocturnes et des pertes de poids injustifiées. Dans ce cas, il faut consulter un médecin rapidement. En parlant de la femme, vous savez qu’il y a certaines femmes qui se retrouvent dans certaines situations sociales. Nous travaillons aussi à Alliance Côte d’Ivoire avec des populations dites vulnérables notamment les professionnels de sexe qui peuvent recevoir plusieurs clients en une journée. Evidemment qui sont assez exposés parce que si un des clients a la tuberculose. Elles peuvent contracter cette maladie plus facilement. Dans notre programme, nous ciblons cette frange de la population féminine pour leur donner l’information juste sur la tuberculose. En plus de la prévention du VIH que nous menons à leur endroit. Nous leur prévenons aussi de la transmission de la tuberculose.
Cette maladie tue chaque année des enfants, des adolescents et des adultes. Quel est votre message à toutes les femmes?
Les femmes sont porteuses de vie. La tuberculose est une maladie meurtrière. Aujourd’hui, Nous avons un traitement efficace qui est gratuit et disponible sur toute l’entendu du territoire. Le rôle social de la femme lui permet de contribuer de façon efficace à la lutte contre la tuberculose. Le fait de traiter efficacement un malade tuberculeux est la meilleure manière de rompre la chaine de transmission. Nous appelons toutes les femmes à se mobiliser d’abord dans l’identification de toutes les personnes qui présentent des signes de toux pendant plus de deux semaines dans leurs familles et entourage afin de les sensibiliser au traitement. Pour que celles-ci puissent se rendre dans des centres de santé. Enfin, qu’elles accompagnent jusqu’à la guérison toutes les personnes diagnostiquées comme étant des personnes tuberculeuses
avec abidjan