« Ne jamais vendre la peau de l’ourse avant de l’avoir tué ». Cet adage trouve tout son sens dans l’exceptionnelle longévité de ces ministres au gouvernement. A leur nomination, très peu d’observateurs leur prédisaient ce record. Mais au fil des années, ils ont réussi à s’imposer et à imposer leur style. Un sujet qui a inspiré L’Œil du Sahel paru le 27 novembre 2017.
Le PM, Philemon Yang
Philemon Yang, magistrat de formation âgé de 70 ans, a été nommé Premier ministre le 30 juin 2009. Il est donc le locataire de l’Immeuble Etoile depuis 8 ans et 5 mois. Notre confrère le qualifie de « miraculé de l’Immeuble Etoile ». C’est qu’à son arrivée, personne ou presque ne lui prédisait cette longévité.
Ancien ministre sous l’ère Ahmadou Ahidjo, le natif de Jiketem-Oku dans le Nord-Ouest, a déjà survécu à deux remaniements ministériels (décembre 2011 et octobre 2015). Son secret semble résider sur sa capacité à respecter à la lettre, les instructions de sa hiérarchie.
Plusieurs faits d’armes à son actif, notamment, « la restauration de l’autorité du chef du gouvernement que beaucoup disaient réduite à l’inauguration des chrysanthèmes », fait savoir le journal. Les ministres qui s’étaient caractérisés par un manque de respect ont été écartés lors du remaniement du 2 octobre 2015. Entre autres Ama Tutu Muna (Culture), Patrice Amba Salla (Travaux Publics) et Essimi Menye (Agriculture). Le PM est aussi reconnu et apprécié pour sa rigueur dans la gestion des finances de la Primature.
Ferdinand Ngoh Ngoh solidement installé à la Présidence
Ancien secrétaire général du ministère des Relations Extérieures, Ferdinand Ngoh Ngoh est porté à la tête du Secrétariat général de la Présidence le 9 décembre 2011. Une nomination qui surprend plus d’une personne, tant l’homme âgé de 55 ans ne présente pas vraiment une carte de visite ronflante. Pour ses détracteurs d’alors, il n’a pas l’étoffe pour ce costume. Pourtant, depuis 6 ans, cet originaire de la Haute-Sanaga dans le Centre, tient bon.
A son actif, on met le rôle joué dans la libération de plusieurs otages. Entre autres la famille Moulin-Fournier, les chinois de Waza, l’épouse du vice-Premier ministre Amadou Ali etc. C’est aussi Ngoh Ngoh qui pilote, indique L’Œil du Sahel, le dossier CAMAIR-CO. « La valse des directeurs généraux de cette entreprise dont on annonce la fin des subventions publiques en 2018, témoignerait de la détermination de Ngoh Ngoh à trouver un bon plan de vol », lit-on.
Ousmane Mey, patron des Finances
Il a été nommé le même jour que Ngoh Ngoh, c’est-à-dire le 9 décembre 2011. Comme le SG/PR, très peu lui prédisaient une telle longévité. Mais voilà, Alamine Ousmane Mey est aux commandes du ministère des Finances depuis 6 ans. Record absolu ! Les obstacles n’ont pourtant pas manqué de se dresser sur le chemin de l’ancien directeur général d’Afriland First Bank.
Récemment, révèle le trihebdomadaire, Ousmane Mey a été confronté au refus d’anciens caciques des Finances, limogés ou admis en retraite. Il a dû faire appel aux forces de l’ordre afin de contraindre ces derniers à libérer les bureaux. C’est à lui qu’on attribue par ailleurs la mise en place du budget-programme en 2013 et d’un compte unique du Trésor. Plusieurs autres réformes lui sont attribuées.
Avec camerounweb