Les délégués des militaires qui seront partis à la retraite sont ressortis apaisés lundi du bureau du ministre centrafricain des Finances et du Budget, Henri-Marie Dondra, qui a promis de leur verser leurs arriérés de décembre 2013, a appris Xinhua de source proche du dossier.
Une vive tension couvait au sein des militaires appelés à faire valoir leurs droits à la retraite en République centrafricaine. Non seulement ils ont été surpris par la nouvelle de la retraite, mais en plus, des rumeurs du non-paiement des arriérés de décembre 2013 devenaient de plus en plus sérieuses. Redoutant un soulèvement provenant de cette catégorie sociale, M. Dondra dit avoir été instruit par le chef de l’Etat Faustin-Archange Touadéra pour “déclencher le processus de paiement desdits arriérés”, a expliqué la source sous couvert d’anonymat.
Des fonctionnaires et agents de l’Etat, y compris les militaires, ont tous enregistré deux mois d’arriérés de salaire sous l’ancien régime de la Séléka, chassée du pouvoir en 2013. Ces arriérés ont régulièrement gêné les rapports entre le pouvoir et les syndicats.
Au nom de la continuité de l’Etat, le président Touadéra avait promis d’éponger ces arriérés, mais en tenant compte des consignes des partenaires financiers du pays, qui redoutaient une inflation voire une hyperinflation. Raison pour laquelle, ces arriérés ont été évacués, chez les civils, entre décembre 2017 et février 2018.
Les militaires inscrits sur la dernière liste du départ à la retraite sont au nombre de 800. Cette démarche s’inscrit, d’après la ministre de la Défense nationale et de la Reconstruction de l’armée, Marie-Noëlle Koyara, dans une dynamique du “renouvellement voire du rajeunissement et de la modernisation des Forces armés centrafricaine (FACA)”.
En dépit d’un embargo sur les armes en direction de la République centrafricaine, une mission de l’Union européenne (EUTEM/RCA) s’est employée à assurer la formation des militaires centrafricains. Ajoutés à ceux-là quelques sections formées dans des pays amis, notamment l’Angola, la Guinée Equatoriale, le Rwanda, l’Afrique du Sud et le Soudan. Le déploiement dans la ville centrafricaine de Paoua (extrême nord-ouest) de deux sections a été un test pour la mission onusienne en Centrafrique MINUSCA d’apprécier la régénérescence de l’armée centrafricaine.
Source : abangui