La Banque africaine de développement a lancé la semaine dernière une étude sur l’écosystème des petites et moyennes entreprises ivoiriennes (TPME). Dotée d’une enveloppe de 200 millions de francs CFA, l’étude permettra la mise en place de données exhaustives et actualisées pour le développement du secteur privé ivoirien.
Le développement du secteur privé ivoirien est l’un des impératifs pour l’émergence de la Côte d’Ivoire. Partenaire financier de longue date de la Côte d’Ivoire, la Banque africaine de développement (BAD) vient d’accorder le financement d’une étude visant à accroître les performances du secteur privé ivoirien. Dotée d’une enveloppe de 200 millions de Fcfa, l’«Etude sur le secteur privé ivoirien et le financement des PME et TPE‘», devrait permettre de disposer de données exhaustives et actualisées sur l’écosystème des PME en Côte d’Ivoire.
La Banque explique que l’indisponibilité des données fiables est la principale cause du manque de financement de PME par les banques ivoiriennes. L’étude permettra également de faciliter l’accès des TPME aux outils de financement et d’appui de la BAD grâce à des données du marché portant sur les opportunités et les défis du secteur privé ivoirien.
«Cette étude permettra d’obtenir des informations précises et quantifiées ainsi que des analyses portant sur l’impact des actions et réformes entreprises par la BAD, le gouvernement ivoirien et les autres partenaires», a confié Sibry Tapsoba, directeur du Bureau de coordination des États en transition du groupe de la BAD.
Selon ce dernier, une fois ces données disponibles, la Banque aura une idée plus précise sur le tissu entrepreneurial ivoirien et pourrait mieux répondre aux besoins des PME ivoiriennes qui font face à des difficultés dans leur fonctionnement.
D’après le ministre ivoirien du Commerce, de l’artisanat et de la promotion des PME, Souleymane Diarrassouba, les résultats de ce projet devraient fournir aux acteurs de l’écosystème des informations «précises et pertinentes pour le traitement des questions liées au secteur privé et aux PME, et contribuer à améliorer l’environnement des PME en Côte d’Ivoire ».
A l’issue de l’étude, des recommandations à l’endroit de l’Etat ivoirien seront formulées pour une réorganisation du tissu entrepreneurial. «L’analyse de ces informations devra déboucher sur des recommandations précises et un plan détaillé visant à améliorer le développement du tissu entrepreneurial local, l’accès à l’emploi, à la formation et au financement de segments de PME traditionnellement marginalisées», a ajouté Sibry Tapsoba.
Faible participation à la croissance de l’économie
La participation du secteur privé et des PME à la croissance de l’économie nationale est toujours en deçà des perspectives tracées par le gouvernement ivoirien. Estimées aujourd’hui à plus de 4 000 PME et Petites et Moyennes Industries (PMI), celles-ci ne contribuent qu’à 18% en moyenne à la valeur ajoutée nationale et emploient près de 23% de l’effectif du secteur privé formel.
Selon la BAD, avec 64% des PME ivoiriennes qui ne dépassant guère 10 ans de vie, on comprend aisément cette faible participation à la création d’emplois et de richesse. «Si des PME se créent avec moins de 500 000 Fcfa, il faut commencer à se poser des questions sur la soutenabilité et la durabilité» de ces structures, a indiqué Tapsoba.
Avec latribuneafrique