Réunis à Yaoundé pour leur sommet bisannuel, en compagnie du ministre français des Finances, Michel Sapin, les grands argentiers des 15 pays africains membres de la zone franc ont insisté sur la nécessaire ‘diversification’ de leurs économies et les ‘efforts’ à faire pour ‘rationaliser les dépenses’.
Faire face au ralentissement mondial, sans tomber dans la spirale de la dette : les ministres des Finances de la zone franc ont tenté samedi de trouver des solutions pour relancer l’économie de la région, fortement menacée par la baisse des cours des matières premières.
‘Nos pays sont confrontés aux problèmes de financement des économies, aux risques d’instabilité financière et à la faiblesse des échanges intra-régionaux”, a souligné le Premier ministre camerounais, Philémon Yang, à l’ouverture des débats auxquels assiste, Adji Otèth Ayassor, le ministre d’Etat togolais, en charge de l’Economie, des Finances et de la Planification du Développement.
Les pays de la zone franc, composée de deux sous-ensembles (l’UEMOA en Afrique de l’Ouest et la CEMAC en Afrique centrale), ont vu leurs recettes chuter lourdement depuis 2014, en raison de la baisse des cours du pétrole, mais aussi du bois, du fer ou du coton.
Dans le même temps, plusieurs d’entre eux ont fortement augmenté leurs dépenses publiques, en investissant notamment dans de lourds projets d’infrastructures.
Selon le Fonds monétaire international (FMI), les pays de la CEMAC, les plus menacés par la baisse des cours, pourraient enregistrer un déficit de leurs comptes courants de 8% du PIB (Produit intérieur brut) en 2016, alors qu’ils se trouvaient dans une situation de quasi équilibre en 2013.
Une situation qui a poussé certains à contracter des emprunts auprès des marchés internationaux, à des taux frôlant parfois les 10%.
Les pays d’Afrique de l’Ouest comme le Togo qui ne sont pas producteurs de pétrole demeurent à l’abri de la chute des cours mondiaux. Lomé bénéficie d’un contexte plutôt favorable avec un taux de croissance proche de 6%.
Le franc CFA est utilisé par 155 millions d’habitants ; il est lié à l’euro par un système de parité fixe. Pour garantir cette parité, les États africains doivent déposer 50% de leurs réserves de change auprès du Trésor français.
Ce lien fort avec la monnaie européenne est considéré par beaucoup comme un gage de stabilité. Mais le système est aussi accusé par certains économistes de freiner le développement de l’Afrique, en obligeant les États concernés à calquer leur politique monétaire sur celle de la zone euro.
Mais Michel Sapin s’est voulu rassurant : ‘L’avenir du franc CFA est entre les mains des pays africains. C’est la décision des Africains qui s’impose, pas la décision de la France’, a-t-il déclaré.
avec republicoftogo