Tandis que Vladimir Poutine a surpris internet en traduisant en russe les propos d’un homme politique allemand, cela n’est pas la première fois que le président surmonte la barrière de la langue pour transmettre un message ou réduire des tensions.
Le singulier épisode a eu lieu jeudi lors d’un forum à Saint-Pétersbourg réunissant le chef d’Etat russe et l’ancien secrétaire d’Etat allemand à la Défense, Willy Wimmer. L’extrait vidéo des propos de ce dernier,traduits par Vladimir Poutine, est rapidement devenu viral. Une lettre teintée d’ironie a supposé que les capacités de Vladimir Poutine méritaient d’être inclues dans le Livre Guinness des records. RT France vous rappelle les cinq moments inoubliables lorsque le président russe n’a pas raté l’occasion de parler une langue étrangère en public.
Poutine vient en aide à Merkel
Les journalistes ont été choyés lors d’un point presse à Hanovre en 2013 en marge des négociations entre Vladimir Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel, quand le patron du Kremlin est venu en aide à la chancelière qui ne pouvait pas comprendre une question posée par un journaliste russe, en raison d’un problème technique avec la translation simultanée.
A la fin de la question du journaliste, le président russe a pris avec brio le rôle de l’interprète. Il est de notoriété publique que Vladimir Poutine a perfectionné ses connaissances en allemand lorsqu’il était agent de renseignement soviétique de 1984 à 1990 dans la ville de Dresde, quand celle-ci faisait partie de la RDA.
Le fameux discours du Bundestag
Entretemps, son intervention en allemand la plus célèbre date de septembre 2001, quand il a livré un discours de 20 minutes devant les députés à Bundestag, le parlement allemand.
Après avoir indiqué que la Russie considérait toujours l’Allemagne comme un des centres les plus importants de la culture européenne, Vladimir Poutine est passé de la langue russe à «la langue de Goethe, de Schiller et de Kant». Nul besoin de préciser que son intervention a été saluée par une standing ovation de la part des parlementaires surpris.
Promotion du sport et du commerce russes
Fait moins connu, le président russe ne craint pas de s’exprimer en anglais, bien qu’il n’apprend la langue que depuis quelques années, sans pouvoir y dédier beaucoup de temps vu son emploi du temps chargé de chef d’Etat. Vladimir Poutine n’hésite pas à employer ses compétences nouvellement acquises pour supporter les candidatures russes d’accueil de grands évènements.
Sportif accompli lui-même, il a présenté personnellement la candidature de Sotchi pour les Jeux Olympiques d’hiver de 2014 devant le Comité olympique international dans un discours de cinq minutes en 2007, pour le résultat que l’on connait.
Quatre ans plus tard, la Russie a emporté le droit d’organiser cet été les championnats du monde masculins de hockey sur glace en prononçant un discours en anglais à Bratislava, la capitale slovaque.
En 2013 le président russe a encore une fois recouru à la lingua franca du monde moderne pour défendre les chances de la Russie afin d’accueillir l’Exposition universelle en 2020, face aux membres du Bureau international des Expositions (BIE).
«Bienvenue» dans une Russie multi-langues
Le président russe a aussi surpris par inadvertance son interprète anglais au cours de son intervention à la cérémonie d’ouverture de l’Universiade de Kazan en juillet 2013. Le président russe a rendu hommage à la culture autochtone de la République du Tatarstan en terminant son discours par le mot «isänmesez» (bienvenue). L’interprète a simplement répété le mot sans sa traduction, comme il n’en connaissait pas la signification. Après quoi, Vladimir Poutine s’est interposé et l’a traduit.
Tandis que le russe est la seule langue officielle d’Etat, il existe 37 langues ethniques utilisées par des minorités qui ont un statut officiel localement. Cela ne représente qu’une petite partie des 150 langues de 14 familles linguistiques qui sont connues pour être parlées dans le vaste pays multi ethnique d’Eurasie.
De la répartie, quelle que soit la langue
En posant souvent un défi aux interprètes, le sens de l’humour renommé de Poutine n’est pas limité à la seule langue russe. En rencontrant des hommes d’affaires autrichiens à Vienne en juin 2014, Vladimir Poutine a montré pouvoir facilement utiliser les langues étrangères, même dans un contexte délicat.
Le président russe a apaisé un moment assez tendu par un commentaire sec, en allemand, quand le Président de la Chambre économique fédérale d’Autriche Christoph Leitl a commencé à parler de l’Ukraine et de la Crimée.
«En 1914 Monsieur Poutine, l’Ukraine faisait partie de l’Autriche», a indiqué Christoph Leitl, qui s’est retrouvé immédiatement interrompu par Vladimir Poutine qui a demandé : «Et ça veut dire quoi ? Que proposez-vous ?»
Alors que le représentant autrichien est resté un moment coi, le président russe a plaisanté qu’il «craignait» entendre quelles autres propositions il pouvait bien avancer. L’incident s’est terminé de façon très conviviale.
avec rt