Il s’agit de la plus grosse fuite d’informations orchestrée par des médias. Des journalistes issus de 76 pays ont frappé un grand coup en révélant l’argent caché dans des paradis fiscaux par 12 chefs d’État ou de gouvernement, des personnalités telles que Michel Platini, Lionel Messi ou encore le réalisateur de film espagnol Pedro Almódovar, 29 parmi les 500 plus riches personnes du monde, mais aussi des criminels, ainsi que de nombreux anonymes. Tous, sont soupçonnés d’avoir créé des sociétés permettant de cacher leur fortune, l’objectif étant d’échapper aux impôts. L’enquête a mis à nu des millions de fichiers d’un cabinet d’avocats du Panama spécialisé dans la gestion du patrimoine de clients fortunés dans des paradis fiscaux.
11,5 millions de fichiers confidentiels
L’enquête, qui porte le nom de “Panama Papers” a d’abord vu le jour suite aux informations anonymes confiées à un journal allemand (Süddeutsche Zeitung). 11,5 millions de fichiers de société appartenant à Mossack Fonseca, une entreprise de domiciliation offshore basée à Panama, ont été analysés par plus de 370 journalistes du monde entier. Mossack Fonseca aurait créé plus de 214 000 sociétés offshores permettant à leurs propriétaires de dissimuler des avoirs dans les paradis fiscaux, tout en masquant leur identité. En tout, l’enquête a sorti le nom de 140 responsables politiques, parmi lesquels des proches de Vladimir Poutine qui auraient détournés 2 milliards de dollars dans les paradis fiscaux. Parmi les sportifs, l’ancien président de l’UEFA Michel Platini figure également dans cette liste, ainsi que la star du FC Barcelone Lionel Messi.
“Cachés dans 11,5 millions de documents secrets figurent les noms de 140 responsables politiques issus de 50 pays, reliés à des sociétés offshore dans 21 paradis fiscaux, des chefs d’Etat, leurs associés, des ministres, des élus, et des hommes d’affaires”
Une carte du monde mettant en évidence les victimes de cette fuite
Des africains sur la liste
- Ahmad (Ahmed) Ali al-Mirghani, ancien Président du Soudan
- Alaa Mubarak, le fils de l’ancien président égyptien Hosni Mubarak
- Mounir Majidi, homme d’affaires marocain et secrétaire particulier du roi
- John Agyekum Kufuor, le fils aîné de l’ancien président ghanéen John Agyekum Kufuor, qui a dirigé le pays de 2001 à 2009
- Jean-Claude N’Da Ametchi, collaborateur de l’ancien président de la Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo
- Clive Khulubuse Zuma, neveu du président sud-africain Jacob Zuma
- Mamadie Touré, veuve de Lansana Conté, ancien dictateur et président guinéen
- Jaynet Désirée Kabila Kyungu, sœur jumelle de Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo
- Abdeslam Bouchouareb, député et ministre de l’Industrie et des Mines en Algérie
- José Maria Botelho de Vasconcelos, ministre angolais du Pétrole depuis 2008
- Kalpana Rawal, vice-présidente de la Cour suprême du Kenya
- Ian Stuart Kirby, président de la Cour d’appel du Botswana
- Bruno Jean-Richard Itoua, ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation technique en République du Congo
- James Ibori, ancien gouverneur de l’Etat nigérian du Delta
- Le général de brigade Emmanuel Ndahiro, ami proche du Président rwandais Paul Kagame, dont il a été le médecin, le conseiller et le porte-parole
- Attan Shansonga, Ancien ambassadeur de Zambie aux Etats-Unis
- Kojo Annan, fils de Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU
- Mamadou Pouye, ami d’enfance de Karim Wade, fils de l’ancien Président du Sénégal
Parmi les personnes citées ci-dessus, certaines affirment avoir créé ces sociétés offshore dans le respect des lois et réglementations en vigueur, de manière transparente. D’autres n’ont pas souhaité réagir aux questions des journalistes. Les détails sont disponibles sur le siteConsortium international des journalistes d’investigation. Panama est l’une des dernières jurisdictions à avoir dit “non” à la transparence des données bancaires.
avec afrizap