Au 31 décembre 2015, l’ensemble des crédits octroyés aux opérateurs du secteur agricole au Cameroun ont culminé à 313,6 milliards de francs Cfa, ce qui représente 14,9% du crédit bancaire national pour l’exercice 2015. L’information a été révélée par le ministre délégué auprès du ministre des Finances, Elung Paul Ché, qui a été invité à faire un exposé sur le financement de l’agriculture au Cameroun au cours du conseil de cabinet du 31 mars dernier.
Si la part du crédit bancaire octroyé au secteur agricole dans le pays est en nette augmentation (7,6% seulement en 2011), force est cependant de constater que ces concours financiers sont majoritairement orientés vers les agro-industries et non vers les petits producteurs.
Ces derniers, bien que représentant plus de 80% du monde agricole et une production nationale se situant dans les mêmes proportions, ne disposent malheureusement pas souvent les garanties exigées par les banques. Ce qui continue de classer l’agriculture parmi les parents pauvres du financement bancaire au Cameroun.
Aussi, les agriculteurs ont-ils coutume de se retourner vers les établissements de microfinance, plus enclines à octroyer des crédits aux acteurs du secteur agricole. Cependant, les taux parfois usuraires pratiqués par ces EMF en viennent à dissuader plus d’un agriculteur. Reste alors la solution des tontines, moins exigeantes en termes de garanties. Dans ces regroupements informels, circulent environ 190 milliards de francs Cfa, selon le document de stratégie de la microfinance au Cameroun réalisé par le ministère des Finances en avril 2013.
Afin de débarrasser les agriculteurs camerounais du boulet du financement qu’ils traînent depuis des années, le chef de l’Etat a annoncé en janvier 2011 au cours du comice agro-pastoral d’Ebolowa, la création d’une banque agricole. Finalement portée sur les fonts baptismaux au sortir d’une assemblée générale tenue en juin 2011, avec un capital de 10 milliards de francs Cfa entièrement libéré à ce jour, la Cameroon Rural Financial Corporation (CARFIC) n’est toujours pas opérationnelle, 5 ans plus tard.
BRM