Une enveloppe de la Banque centrale du Congo (BCC) pour la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC) doit être entérinée au retour à Kinshasa, lundi, du Premier ministre Augustin Matata Ponyo, a appris “Jeune Afrique” lundi alors que les 150 agences de la quatrième banque de détail du pays, fermées depuis le 1er avril, demeurent closes lundi.
Une enveloppe de financement pour la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (Biac) — qui a concédé « une tension passagère de liquidité » après la « brutale suspension » d’un financement que lui octroyait la Banque Centrale du Congo — doit être entérinée au retour à Kinshasa, lundi, du Premier ministre Augustin Matata Ponyo , a appris « Jeune Afrique » le 4 avril.
À son retour d’une réunion conjointe de la commission de l’Union africaine et de la Commission économique pour l’Afrique à laquelle il assistait à Addis-Abeba, le contour exact des « mesures urgentes » annoncées par la BCC dimanche doit être arrêté, a fait savoir Jules Bondombe Assango, le vice-gouverneur de la BCC. « L’option retenue consiste entre un mix de financements de la BCC et une recapitalisation de la banque par un nouvel investisseur », a-t-il indiqué au téléphone le 4 avril depuis Addis-Abeba.
40 et 50 millions de dollars pour rassurer les marchés et les déposants
Selon une autre source proche de la Biac, l’enveloppe de ce financement s’élèvera entre 40 et 50 millions de dollars. Elle sera composée d’un réescompte de 16 milliards de francs congolais (environ 14,8 millions d’euros déjà annoncés le 30 mars), une garantie du Gouvernement sur des des créances publiques et d’un refinancement. « L’objectif de cette enveloppe est de rassurer les autres banques qui ne se prêtent plus entre elles et d’éviter le ‘bank run’ des 340 000 déposants de la Biac », explique cette source.
Dimanche, déjà, le gouverneur de la BCC, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, avait appelé à un « retour au fonctionnement normal de la Biac dès mardi », après des rencontres avec la nouvelle direction de la banque et avec le ministère des Finances, selon un communiqué du 3 avril.
Banques fermées et retraits limités
Après le changement de direction de la banque en fin de semaine, le réseau de 150 agences de la quatrième banque de détail est fermé lundi pour cause « d’inventaire », a fait savoir la Biac, et les retraits ont été limités à 500 000 francs congolais, selon Bloomberg.
Celle-ci concédait, dans une série de trois communiqués rendus publics les 28, 30 et 31 mars, « une tension passagère de liquidité » après la « brutale suspension » du « refinancement plafonné à hauteur de 40 milliards de francs congolais (37,5 millions d’euros) » que lui assurait mensuellement la Banque Centrale du Congo (BCC) « jusqu’en février 2016 ».
« La décision d’interrompre le financement de la Biac était une des mesure du gouvernement pour stabiliser le taux change du franc vis-à-vis du dollar », dit Jules Bondombe Assango au sujet de cette interruption.
Pour notre source proche de la Biac, les 40 milliards de francs mensuels « visaient à compenser la forte exposition au secteur public dans le portefeuille de crédits de la Biac (30%), des prêts libellés en francs alors que 77% des dépôts de la banque sont en dollars, et à couvrir des dettes publiques en souffrance. Lorsque la BCC a constaté un léger glissement du franc par rapport au dollar, elle a décidé de couper le refinancement en francs de la Biac ».
avec jeuneafrique