L’indice de l’émergence en Afrique 2017, réalisé par Mamoudou Gazibo et Olivier Mbabia du Pôle de recherche sur l’Afrique et le monde émergent (Prame), une unité de recherche affiliée au Groupe interuniversitaire d’études et de recherches sur les sociétés africaines (Giersa) et au Centre d’études et de recherches international (Cerium), deux institutions basées au Canada, vient d’être publié.
Cet indice qui se veut exhaustif, analyse, évalue et classe les avancées et les freins des pays et des régions du continent dans la marche vers l’émergence. Pour y parvenir, les deux enseignants chercheurs campent le cadre opératoire de leur travail sur quatre piliers et utilisent une grille de 23 actions pour apprécier la trajectoire des Etats vers ce concept.
Il est ainsi analysé et évalué, les performances aux plans politique, économique, social ainsi que le développement humain des pays à travers plusieurs grilles.
Parce que pour eux, par-delà les conceptions universellement admises, il y a la réalité africaine, l’émergence apparaît comme «un processus de transformation économique soutenue, qui se traduit par des performances aux plans social et humain, et qui prend place dans un contexte politique et institutionnel stable susceptible d’en assurer la soutenabilité».
Le Gabon, dans ce classement et suivant cette définition, arrive à la 19ème position sur 54 pays et se hisse à la première position en zone Cemac, et la deuxième en Ceeac.
Le pays, sur le plan politique où l’on retrouve les indicateurs que sont la stabilité démocratique, le leadership, l’appareil de sécurité, l’intégrité dans la fonction publique, la corruption et la gestion publique, arrive en 29èmeposition et occupe le 3ème quintile devant des pays comme le Cameroun, l’Egypte, la Tunisie, ou encore la Côte d’Ivoire.
Dans la dimension économique où sont analysés et évalués le niveau des infrastructures, la croissance du PIB, le climat des affaires, le secteur rural, la diversification et la qualité de l’intégration régionale, le pays pointe au 28ème rang et garde sa place au troisième quintile des pays moyens.
Les indicateurs du développement humain, qui ont trait à l’éducation, au ratio emploi-population, au taux de participation des femmes à la vie active, au taux d’alphabétisation et à l’émigration des personnes qualifiées, maintiennent le pays légèrement au-dessus de la moyenne avec un score de 52/100.
Mais c’est dans le domaine du social que le Gabon réalise un grand score en se hissant à la 15ème position. Le pays partage le 4ème quintile, synonyme de haute performance avec les pays du Maghreb, l’Afrique du Sud ou encore la Côte d’Ivoire.
Les indicateurs étudiés dans ce domaine font appel aux dépenses de santé, l’espérance de vie, l’accès à l’eau potable, l’accès à l’électricité, la protection de l’environnement et l’inégalité du revenu selon la mesure du coefficient Gini.
Pas étonnant que le pays soit bien classé dans ce domaine, tant les efforts des autorités pour la protection de l’environnement et les dépenses de santé sont considérables.
Avec lenouveaugabon